C’est le fou total. Les autorités algériennes n’ont préparé aucun plan pour gérer l’ouverture des frontières afin d’affronter le risque sanitaire lié à la pandémie du coronavirus COVID-19. Cette ouverture des frontières n’est même pas à l’ordre du jour et elle risque de se prolonger jusqu’à la fin de l’année faute d’une stratégie sanitaire globale édifiée au sommet de l’Etat algérien.
Selon nos sources, Air Algérie travaille en ce moment sur une probable reprise du trafic aérien uniquement au niveau national, à savoir le réseau domestique. Mais ce scénario n’est encore qu’une probabilité car le ministère des Transports attend toujours le feu vert du gouvernement. Malheureusement, il s’avère que ce ministère est totalement démissionnaire et déstructuré en raison de l’absence de cadres supérieurs capables de tracer une feuille de route à proposer au gouvernement pour gérer la question de l’ouverture des frontières.
Air Algérie navigue donc à vue et ne dispose d’aucune boussole. Cette situation risque de retarder encore davantage l’ouverture des frontières en Algérie imposant ainsi une angoisse permanente aux millions d’Algériens qui n’ont pas revu leurs familles depuis plus de 7 mois. Les ressortissants algériens établis à l’étranger sont dans l’expectative et vivent très mal cette situation perçue comme une déchirure à cause de cette séparation brutale avec leurs familles restées au pays. Des milliers d’algériens sont également bloqués à l’étranger depuis le mois de mars dernier, date à laquelle les frontières ont totalement fermé à cause de la pandémie de la COVID-19. Ces algériens ne sont pas du tous des résidents et beaucoup de simples touristes se retrouvent aujourd’hui abandonnés à l’étranger à cause de la très mauvaise gestion ayant entouré l’organisation des vols de rapatriement par le gouvernement.
Mais ce constat amer a été balayé d’un revers de main par le ministère des affaires étrangères algérien qui, lui, affiche son entière satisfaction. Au total, 30.863 Algériens qui étaient bloqués à l’étranger ont été rapatriés depuis mars dernier, après la fermeture des frontières, selon le dernier bilan du ministère des Affaires étrangères. Air Algérie a opéré 150 vols au départ de plusieurs capitales étrangères, dont Washington, une première pour la compagnie aérienne nationale. L’atterrissage sur l’aéroport de Washington a été filmé comme un exploit historique. Drôle de paradoxe entre la satisfaction des autorités algériennes et la frustration des voyageurs et expatriés algériens.
