Tahar Allache, l’ex-patron de la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires d’Alger (SGSIA), est étrangement épargné par la justice algérienne et les services de sécurité alors qu’il est l’homme ayant dirigé dans une totale opacité le chantier de la nouvelle aérogare de l’aéroport international d’Alger. Un méga-projet de près de 650 millions de dollars qui a basculé aujourd’hui dans le scandale en raison de plusieurs anomalies et irrégularités constatées à la suite de la livraison de cet ouvrage stratégique.
Pas de sièges en nombre suffisant pour les passagers, un nouvelle tour de contrôle qui n’est pas encore opérationnelle, une piste d’atterrissage bâclées et des travaux en arrêt parce que le projet a été confié à l’ETRHB d’Ali Haddad, un groupe privé qui n’a aucune expérience dans la construction de tel ouvrage spécialisé. Bref, les dossiers sombres ne manquent pas à l’aéroport international d’Alger. Et dans tous les dossiers qui évoquent des soupçons de surfacturation, de corruption, de favoritisme ou de dilapidation de deniers publics, nous retrouvons le nom de Tahar Allache.
Recrutement des employés, attributions des marchés publics à des entreprises douteuses, Tahar Allache est cité nommément dans plusieurs affaires scabreuses. Algérie Part est le premier, et presque le seul, média algérien qui avait longtemps enquêté sur l’ex-patron de la SGSIA, l’homme qui avait dirigé d’une main de fer le plus important aéroport de tout le pays durant de longues années. Nous avions révélé, documents à l’appui, comment des sociétés étrangères notamment une grosse boite britannique avait été rackettée par Tahar Allache pour une commission de 600 mille euros.
En dépit de toutes ses révélations et preuves matérielles, Tahar Allache continue de jouir d’une impunité étonnante. Il aura fallu attendre fin septembre 2019 pour qu’il soit à peine limogé. Et jusqu’à aujourd’hui, personne n’ose lui demander des comptes.
