Des milliards de centimes de pertes à cause des lenteurs bureaucratiques et de la mauvaise gestion observée quotidiennement. C’est ce que faire subir depuis 2017 au Trésor Public l’entreprise ou l’établissement de Gestion de Services Aéroportuaires (EGSA) d’
En effet, le marché public de l’équipement du futur nouvel aéroport d’Oran a été divisé en plusieurs lots attribués à plusieurs sociétés étrangères et internationales. Au niveau du lot portant sur le traitement des bagages avec le mobilier, un marché de l’ordre de 6,8 millions d’euros en plus d’un avenant de 1,2 million d’euros, soit un total de 8 millions d’euros, a été attribué à l’entreprise espagnole ULMA. Important groupe de matériel de construction, l’espagnol ULMA est également spécialisé dans les solutions d’automatisation logistique qui permettent aux opérateurs logistiques d’améliorer leur compétitivité en termes de coûts.
Après avoir remporté ce marché public en Algérie en 2015, le groupe espagnol est resté bloqué pendant toutes ces années par l’EGSA d’Oran sans pouvoir livrer la marchandise qui lui a été commandée pour les besoins du futur nouvel aéroport d’Oran. Systèmes de traitement des bagages, chaises et comptoirs, le constructeur espagnol a achevé la fabrication de ce matériel commandé par l’EGSA d’Oran au bout de 4 mois au lieu des 9 mois prévus initialement dans le contrat.
Mais ce matériel qui devait être livré en 2017 à Oran n’a toujours pas été réceptionné ! Et pour cause, les administrateurs de l’EGSA d’Oran se noient dans les procédures bureaucratiques et collectionnent les retards prétextant à chaque fois des problèmes internes qui ont finalement causé d’importantes pertes financières rien qu’au niveau de ce lot de marchés publics.
En effet, en 2015 au moment de la conclusion de ce marché, 1 euros valait 117 Da. Aujourd’hui, en 2020, un euro vaut 151 DA. Et comme la lettre de crédit du groupe espagnol ULMA est restée bloquée depuis 2017, cela signifie que l’Etat algérien sera contraint de payer ce fournisseur espagnol en 2020 en se basant sur le nouveau taux de change. Une variation qui va coûter une perte dépassant les 20 milliards de centimes par rapport au montant initial du marché convenu en 2015. De l’argent perdu bêtement parce que l’EGSA d’Oran aurait pu réceptionner le matériel commandé à ULMA depuis 2017 et en finir avec ce lot de marché.
Au lieu de cela, les retards ont aggravé l’addition finale qui devient salée. Cet exemple est un trait caractéristique de la mauvaise gestion de plusieurs projets publics stratégiques qui finissent toujours en retard coûtant ainsi au Trésor Public des réévaluations et des rallonges budgétaires onéreuses. Blocages administratifs, sabotage orchestré pour racketter les sociétés étrangères ou simple amateurisme dans la gestion des projets publics, l’Etat algérien perd ainsi chaque année des milliards et des milliards de Da en subissant les variations négatives du taux de change officiel.