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samedi, mai 11, 2024

Une enquête de terrain dévoile l’extrême fragilité financière des familles algériennes

La situation financière d’un nombre important de familles algériennes est très préoccupante. Une enquête de terrain dévoile les tenants et aboutissants de la fragilité financière d’un pourcentage élevé de familles algériennes qui souffrent énormément de privations matérielles à cause de la faiblesse de leurs revenus. Explications avec des chiffres édifiants à l’appui. 

Cette enquête de terrain a été réalisée par des chercheurs de la Faculté des Sciences Sociales de l’Université d’Oran 2. Menée entre 2019 et 2020, cette enquête a porté sur le niveau de vie de la population entre la consommation et l’épargne en Algérie. Cette enquête s’est appuyé sur un échantillon de 1000 ménages répartis proportionnellement sur les 12 secteurs urbain de la commune d’Oran et représentatifs des quartiers populaires et résidentielles les plus emblématiques de la deuxième ville du pays comme Sidi El Houari, Sidi El Bachir, El Hamri, El Manzah ou Essedikkia.

Et les résultats de cette enquête nous permettent de dresser un constat amer sur la précarité grandissante dans notre pays. Et pour cause, elle nous apprend, à titre d’exemple, que 67.6 % des ménages algériens considèrent que leurs revenus ne répondent pas à leurs besoins de consommations. C’est une proportion inédite qui témoigne de l’incapacité des familles algériennes à se prendre convenablement en charge en raison de la faiblesse des revenus perçus par les chefs de ménages. Avec des salaires de plus en plus faibles et une vie de plus en plus chère, les familles algériennes peinent à s’en sortir et éprouvent une véritable détresse face l’effondrement progressif de leur pouvoir d’achat.

Seulement 32.4 % des ménages algériens estiment qu’ils touchent des revenus par lesquels arrivent à satisfaire leurs besoins de consommations. L’écart entre les familles aisées et les plus nécessiteuses risquent de se creuser encore dans les années à venir au regard de la détérioration inquiétante des indicateurs économiques et financiers du pays.

Cette même étude universitaire chapeauté par des enseignants et chercheurs expérimentés nous apprend que 44.5 % des ont déclaré que leurs dépenses de consommation augmentent de façon significative dans le mois de Ramadan ainsi que les autres fêtes religieuses. En revanche,  environ 39.6 % des ménages algériens confient que  leurs dépenses de consommation subissent une hausse très considérable durant la saison
d’été, car cette période coïncide pas mal d’événements tels que les vacances scolaires, les
sorties, les déplacements, et même les invitations aux fêtes de mariages, des évènements qui ébranlent fortement le portefeuille des ménages algériens.

Il est à signaler, par ailleurs, que 12,5 % vivent la rentrée scolaire comme étant une période très dure sur le plan financier et leur fait subir des dépenses élevées. La même étude universitaire révèle également que les familles algériennes ne peuvent plus économiser leur argent et épargner en raison de la faiblesse de leurs revenus et de l’augmentation du coût de la vie. Presque 54 % des ménages algériens n’arrivent pas à faire des économies.

Et lorsque les familles algériennes épargnent, elles consacrent leurs économies pour par principe de « précaution pour l’avenir », nous apprend encore la même source.  C’est le cas pour plus de 62 % des ménages algériens. Seulement 18 % des ménages algériens épargnent de l’argent pour accomplir le rituel d’El Hadj et 1,5 % des ménages algériens économisent de l’argent pour « voyager en famille ». 6,3 % des ménages algériens sont contraints tout de même d’économiser de l’argent pour se préparer aux dépenses du Ramadan et de l’Aïd.

Les résultats de cette enquête de terrain devraient interpeller les dirigeants algériens en les amenant à « ouvrir les yeux » sur la véritable réalité sociale et économique du pays. L’appauvrissement de la population algérienne s’accélère de façon inquiétante et le niveau de vie des ménages algériens se détériore fortement en raison de la faiblesse chronique de leurs revenus pour affronter couvrir leurs besoins les plus élémentaires.

 

 

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