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lundi, mai 6, 2024

Un juge se fait tirer dessus dans un tribunal en Algérie : les dessous ténébreux d’un drame inédit

Un drame a secoué durement l’appareil judiciaire en Algérie. Le 30 juillet 2023, un juge d’instruction qui officie au tribunal de Mostaganem, situé à l’ouest du pays, a fait l’objet d’une tentative de meurtre prémédité dans son propre… bureau situé au cœur du tribunal. En effet, le juge Saci Khaled, un juge d’instruction au tribunal de Mostaganem, a été touché par balles, après s’être fait tirer dessus par un suspect armé d’un pistolet. Ce suspect est en réalité un ancien greffier du tribunal de Mostaganem qui avait été révoqué il y a de cela 4 ans en raison de son implication dans des affaires d’escroquerie et d’usurpation de fonctions de juges.

Il prenant des pots-de-vin auprès de citoyens à qu’il faisait croire qu’il était un magistrat influent du tribunal de Mostaganem capable de changer le cours d’un procès et de manipuler des verdicts dans plusieurs affaires judiciaires. Le juge Saci Khaled est connu aussi pour être l’un des plus zélateurs du système de la Justice du Téléphone, à savoir un juge servile qui n’a aucune conscience professionnelle et qui se contente de suivre des instructions téléphoniques qui lui parviennent de ses tuteurs hiérarchiques. Ce juge, a-t-on pu confirmer au cours de nos investigations, a placé en détention de nombreux activistes du Hirak et de simples citoyens innocents ayant fait l’objet de la colère de puissants notables ou hauts responsables de la wilaya de Mostaganem. C’est pour cette raison que nous retrouvons dans ce dossier tous les ingrédients du cancer qui ronge profondément la justice algérienne : incompétence, corruption, immoralité, soumission à l’arbitraire politique, etc.

Par ailleurs, Algérie Part a obtenu au cours de ses investigations de nombreuses informations qui confirment le caractère totalement troublant de cette affaire inédite. Et pour cause, l’agression à l’arme à feu qui s’est produite au tribunal de Mostaganem, à l’ouest du pays, et dont a été victime un juge d’instruction dénommé Saci Khaled n’est pas un simple violent fait divers comme tentent de le présenter les autorités algériennes dans les médias publics ou privés affiliés au régime. Il s’agit, a-t-on pu confirmer au cours de nos investigations, d’un grave scandale qui cache plusieurs pratiques de corruption, favoritisme, trafic d’influence et d’abus de fonction pour détourner l’appareil judiciaire de sa vocation en le mettant au service d’une véritable mafia structurée.

Rétablissons ensemble chronologie des évènements de ce drame inouï. Le 30 juillet 2023, vers 15h, lors de l’audition de l’accusé, D. Lakhdar, ex-greffier au sein du même tribunal, poursuivi pour des faits relatifs à l’abus de fonction et usurpation d’identité, celui-ci a usé d’une arme à feu et a tiré sur le juge d’instruction le touchant au ventre. Selon la version des faits communiquée par des autorités algériennes, « après intervention du greffier de la chambre d’accusation et d’un gendarme, l’auteur de l’agression a résisté ce qui a provoqué une blessure à sa tête ». Or, nous avons découvert au cours de nos investigations des éléments qui démentent catégoriquement ces informations manipulées. L’agresseur qui a tenté d’assassiner un juge d’instruction a été lui-même agressé, violenté et frappé brutalement par un autre juge d’instruction au cours de sa neutralisation.

C’est le juge d’instruction Ghernati Réda, responsable de la 3e chambre d’instruction près le tribunal de Mostaganem, qui dans une colère inouïe a subtilisé les menottes d’un gendarme pour les utiliser comme une « arme fortuite ». Le greffier Lakhdar a reçu ainsi plusieurs coups violents sur sa tête qui lui ont été assénés par le juge d’instruction Ghernati Réda avec les menottes subtilisées au gendarme se trouvant sur lieu du drame. Transféré vers l’hôpital en toute urgence, le greffier Lakhder succombe à ses blessures hier le mardi 1er août alors que la victime sur laquelle il avait tiré à balle réelles, le juge Saci Khaled, s’en est bien tiré et ses jours ne sont pas en danger après avoir subi une opération chirurgicale. L’homme qui avait tenté d’assassiner un juge a été ainsi tué lui-même par un autre juge. Cette incroyable affaire cache encore d’autres vérités étouffées par les autorités algériennes.

Le greffier corrompu qui récoltait des pots-de-vin pour manipuler des verdicts et changer le cours de plusieurs procès qui s’étaient déroulés au tribunal de Mostaganem n’était que la face visible d’un immense réseau de juges corrompus. Il était uniquement l’intermédiaire désigné par les juges à Mostaganem pour racketter les justiciables et les contraindre à verser des pots-de-vin en contrepartie de verdicts taillés sur mesure. Ce réseau mafieux opère depuis de nombreux années et l’une de ses têtes pensantes a été même mutée vers une direction centrale du ministère de la Justice à Alger. Il s’agit du Procureur Tchikou Nedjmeddine sur lequel Algérie Part avait consacré plusieurs enquêtes en 2020 et 2021. Suivez nos révélations les plus détaillées.

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