La nuit du 20 juin 2023 fut très agitée à Alger à cause d’une affolante Fake News qui a été diffusée par la chaîne privée Ennahar TV. Celle-ci a publié pendant au moins une heure sur son site internet, compte Facebook et Twitter une information faisant état de l’expulsion de l’ambassadeur émirati par les autorités algériennes. Une information qui sera démentie dans le courant de la nuit par le ministère des Affaires étrangères.
Dans un communiqué, le porte-parole de la diplomatie algérienne souligne que ces infos sont dénuées de tout fondement et qu’il s’agit là de fake news. Il ajoute que le département de la diplomatie algérienne communique officiellement via des communiqués qu’il rend publics. Mais la diffusion de cette étonnante Fake News ne s’explique pas du tout par le sensationnalisme débridé d’un média privé en Algérie. Algérie Part a pu confirmer au cours de ses investigations que c’est « une source autorisée » du ministère de la Défense Nationale qui a communiqué en toute urgence cette information à Ennahar TV tout en la pressant de diffuser très rapidement « ce scoop ».
C’est, ensuite, les services de communication de la Présidence de la République à El-Mouradia qui ont réagi pour instruire Ennahar TV de supprimer leur publication. Derrière les soubresauts de cette propagande se cache des enjeux très complexes concernant des tensions politiques très vives opposant Alger à Abu Dhabi. Des cercles au sein du régime algérien militent et réclament effectivement le gel des relations diplomatiques avec les Emirats Arabes Unis.
Selon nos investigations, à l’origine de l’étonnante Fake News d’Ennahar TV concernant la supposée expulsion de l’ambassadeur des Emirats Arabes Unis à Alger en raison de l’implication de 4 ressortissants émiratis dans une affaire d’espionnage, nous retrouvons des dissensions de plus en plus importantes et tendues entre le régime algérien et les princes émiratis. Au sein de l’institution militaire algérienne, des courants conservateurs militent ouvertement pour une rupture des relations diplomatiques avec Abu Dhabi en raison du soutien militaire émirati de plus en plus intense et puissant accordé au Maroc, le voisin et ennemi juré des dirigeants algériens.
Des décideurs militaires poussent ces derniers mois le président algérien Abdelmadjid Tebboune à reproduire avec les Emirats Arabes Unis la même manœuvre diplomatique opérée contre l’Espagne en juin 2022 : le gel presque total des relations diplomatiques et commerciales. Les décideurs de l’Armée algérienne souhaitent ce scénario pour dénoncer le soutien financier et militaire des Emirats au Maroc. Mais, jusqu’à l’heure actuelle, Abdelmadjid Tebboune refuse d’adopter cette radicalité envers un important pays sur l’échiquier géopolitique régional et international pour des raisons qui sont liées à ses ambitions présidentielles en 2024.
Pour faire taire ce scandale totalement extravagant et inédit, les autorités algériennes ont décidé de sacrifier un membre du gouvernement. En effet, il a été décidé de limoger entre 23 H et minuit le ministre de la Communication, Mohamed Bouslimani, juste une heure après l’énorme polémique doéclenchée à la suite d’une Fake News incryable diffusée par Ennahar TV à propos de l’expulsion de l’ambassadeur des Emirats Arabes-Unis à Alger pour des faits impliquant 4 ressortissants émiratis dans un complot d’espionnage ciblant la sécurité nationale de l’Algérie.
Selon nos investigations, pour étouffer ce scandale extravagant dénué de fondement, la Présidence algérienne a décidé à une heure tardive de la nuit du 20 juin de limoger brutalement Mohamed Bouslimani qui, pourtant, n’a aucun lien direct ou indirect avec la diffusion de cette grossière Fake News contre les Emirats Arabes Unis puisque Ennahar TV est un média privé qui ne relève pas de l’autorité du ministre de la Communication en ce qui concerne la gestion de sa ligne éditoriale. Mohamed Bouslimani a joué le rôle du « fusible qui saute » parce que la Présidence algérienne n’a pas osé aller jusqu’au bout pour poursuivre les véritables auteurs de cette manigance médiatique contre les Emirats en Algérie. Des manigances qui impliquent des sources sécuritaires et militaires introduites au plus haut sommet du pouvoir algérien. Ce qui donne à ce scandale un caractère encore plus extravagante et inédit, a souligné enfin à ce propos le directeur de publication d’Algérie Part, Abdou Semmar, dans ses podcasts vidéos.
