La demande d’adhésion de l’Algérie au groupe des BRICS n’a pas été encore officiellement rejetée comme l’affirment hâtivement de nombreux médias marocains. La réponse officielle sera connue lors du prochain sommet des BRICS, le quinzième, qui est prévu du 22 au 24 août dans un centre de convention de Johannesburg. Cependant, nous avons pu confirmer d’ores et déjà au cours de nos investigations qu’une puissance des BRICS a d’ores et déjà fait savoir son opposition à la candidature de l’Algérie : il s’agit de l’Inde. New Delhi refuse de valider l’adhésion de l’Algérie pour des raisons économiques et politiques.
Les relations économiques entre l’Algérie et l’Inde sont en chute libre depuis 2015 où les échanges commerciaux entre les deux pays ont baissé à partir de 2015 de 3,5 milliards de dollars USD à moins de 2 milliards de dollars USD. Pour l’Inde, l’Algérie n’est plus un partenaire économique intéressant ou utile. Les relations politiques entre les deux pays se sont refroidies à partir de 2015 à cause des mésaventures infligées au groupe indien de sidérurgie Arcelor Mittal qui a été saboté et expulsé de l’l’Algérie alors qu’il était actionnaire de trois importantes sociétés algériennes notamment le célèbre complexe sidérurgique El-Hadjar.
En août 2016, ArcelorMittal avait cédé au groupe étatique Imetal, au dinar symbolique, la totalité de ses parts sociales détenues à 49% par ArcelorMittal Algérie (AMA), 49% de ArcelorMittal Pipes and Tubes Algeria (Ampta) et 70% à ArcelorMittal Tébessa (AMT). Grèves illimitées, campagne de dénigrement médiatique, blocages administratifs et pertes financières qui se sont accumulées, le géant indien de la sidérurgie avait vécu un véritable cauchemar en Algérie et son départ a fini par porter un énorme préjudice aux relations de l’Algérie avec l’Inde.
Celle-ci ne veut pas aussi de l’adhésion de l’Algérie en raison de son alignement systématique sur les positions de la Chine, grande rivale de l’Inde. Les deux géants des BRICS sont opposés dans un très tendu conflit frontalier qui dure depuis 1962 concernant un territoire disputé dans l’Himalaya et des affrontements militaires sporadiques ont repris depuis 2020 entre les deux puissances. L’Inde veut ainsi empêcher que des nouveaux pays trop favorables à la Chine noyautent les BRICS et participent à la suprématie chinoise sur cette organisation. Explications et révélations dans ce podcast vidéo de notre directeur de publication, Abdou Semmar.
