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samedi, mai 18, 2024

Enquête. La vérité sur la production agricole algérienne qui stagne dangereusement ces dernières années

L’agriculture algérienne a toujours fait l’objet d’une intense propagande du régime politique en Algérie. A maintes reprises, des bilans élogieux et des réalisations grandioses sont vantées par les dirigeants algériens concernant ce secteur clé du pays qui est censé nourrir toute la population algérienne. Mais dans la réalité, l’agriculture algérienne patine dans de multiples crises et peine énormément à satisfaire la demande nationale. Pis encore, la production agricole algérienne stagne, voire recule dans plusieurs domaines, dangereusement ces dernières années. Notre enquête pour comprendre chiffres à l’appui la réalité de notre agriculture nationale. 

Algérie Part a obtenu au cours de ses investigations des documents officiels du ministère de l’Agriculture qui apportent des statistiques sur la production agricole nationale de plusieurs cultures pratiquées sur le territoire national.

Ainsi, l’Algérie a, certes, connu des avancées notables concernant la production des céréales puisque notre pays est passé en 2015 d’une production de 1,9 millions de tonnes de blé dur jusqu’à 3,1 millions de tonnes en 2018. L’Algérie a réalisé aussi des progrès significatifs concernant la production de l’orge qui est passée de 0,9 million de tonnes en 2015 jusqu’à 1,9 million de tonnes en 2018. Cependant, dans plusieurs autres produits stratégiques et indispensables pour la consommation quotidienne des algériennes et algériens, la production agricole nationale recule dans des proportions alarmantes ou stagne totalement.

Prenons le cas de la pomme de terre. Entre 2015 et 2018, la production nationale de ce légume populaire est passée de 4,7 millions de tonnes à 4,6 millions de tonnes. Aucune avancée n’a été enregistrée dans la production de la pomme de terre contrairement à ce qui a été annoncé et affirmé à maintes reprises dans les déclarations des dirigeants algériens.

La production de la tomme stagne aussi. Entre 2015 et 2018, la production nationale est passée de  1,2 million de tonnes à 1,3 million de tonnes. En revanche, la production nationale de l’oignon baisse. Elle est passée de 1,5 million de tonnes en 2015 jusqu’à 1,3 million de tonnes en 2018.

Pour sa part, la production des oranges progresse en Algérie et elle est passée de 0,8 million de tonnes en 2015 jusqu’à 1,1 million de tonnes en 2018. Les dattes, un autre symbole de la culture agricole algérienne, subissent de leur côté une stagnation au niveau de leur production. Elle tourne depuis 2015 autour de 1 million de tonnes et peine à renouer avec la dynamique qu’elle avait connu entre 2012 et 2015 où elle avait presque doublé en passant de 600 096 tonnes à 1 million de tonnes. .

La production des amandes est en train de chuter car elle est passée en 2015 de 66 mille tonnes à 57 mille tonnes en 2018. Idem pour les figues fraiches dont la production nationale est passée de 120 mille tonnes en 2015 à 100 mille tonnes en 2018. A l’opposé, la production des olives progresse et évolue positivement puisqu’elle est passée de 690 mille tonnes en 2015 jusqu’à à plus de 860 mille tonnes en 2018.

La production nationale des Melons et pastèques continue de progresser aussi car elle est passée de 1,8 million de tonnes en 2015 jusqu’à 2 millions de tonnes en 2018. Malheureusement, cette embellie cruellement à la viticulture algérienne, à savoir l’activité agricole consistant à cultiver une certaine variété de vigne produisant un fruit pour la consommation humaine : le raisin, qui est en chute libre depuis 2015. Nous sommes passés effectivement de 571 mille tonnes en 2015 jusqu’à peine 500 mille tonnes en 2018.

Ces données « officielles » démontrent enfin que l’agriculture algérienne est loin de vivre cette dynamique vantée et chantée par les dirigeants politiques ou militaires. Au contraire, malgré son vaste territoire et ses immenses potentialités, l’Algérie exploite maladroitement son potentiel agricole et sa production nationale peine à se relever ou se développer alors que la croissance démographique demeure très importante d’une année à une autre, renforçant ainsi les besoins nationaux de la consommation interne.

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