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samedi, avril 27, 2024

Abderrazak Makri interdit de voyager par le régime algérien vers Doha pour rencontrer des dirigeants du Hamas palestinien

Coup de théâtre en Algérie ! Dans le pays qui se présentait comme le chantre de la cause palestinienne et le dernier bastion de la lutte contre la normalisation des relations avec Israël, les autorités viennent d’interdire à une personnalité politique majeure, à savoir l’ancien président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) Abderazak Makri, de voyager depuis Alger pour rejoindre Doha où il devait… rencontrer les dirigeants du bureau politique du Hamas, la faction palestinienne ayant déclenché des actions armées contre Israël le 7 octobre dernier et ayant provoqué ensuite une offensive très brutale et meurtrière de la part des autorités israéliennes.

Selon des sources contactées par Algérie Part, les autorités algériennes n’ont pas souhaité permettre à Makri de s’afficher publiquement ou de rencontrer officiellement des dirigeants de haut rang du Hamas Palestinien afin de ne pas lui permettre d’engager l’Algérie dans un processus politique qui cautionnerait les actions armées menées par la faction armée du Hamas palestinienne. Une position qui contredit ouvertement les anciennes démarches entamées par l’Etat algérien en 2021 et 2022 en faveur de la Palestine à l’heure où de nombreux pays arabes normalisaient leurs rapports et concluaient même des alliances avec Israël. Ce nouveau repositionnement du régime algérien obéit à des considérations sensibles liées à son récemment rapprochement stratégique avec l’Occident notamment les Etats-Unis et la France, comme l’explique ainsi Abdou Semmar, notre directeur de Publication dans un podcast vidéo où il relate les tenants et aboutissants de ce dossier troublant :

Il est à noter enfin que l’ancien leader du MSP, Abderazak Makri, a lui-même confirmé indirectement les informations rapportées par Algérie Part puisqu’il a indiqué indiqué, aujourd’hui, jeudi 30 novembre 2023, sur sa page Facebook qu’il est interdit de sortie du territoire national alors qu’il ne fait pourtant l’objet d’aucune poursuite judiciaire. « Je suis certain que le motif de l’interdiction me concernant de quitter le territoire national est liée à la cause palestinienne, et quelle que soit la raison et mon affaire personnelle, cette procédure sécuritaire contraire à la Constitution, aux lois et aux principes des droits fondamentaux du citoyen témoigne du mépris affiché par les autorités pour ce qui est des situations et du sort des personnes, sans aucune préoccupation pour le préjudice que pourrait subir le voyageur, par rapport à ses intérêts matériels, moraux et psychologiques, et peut-être par rapport même à sa santé, son éducation… etc., ainsi que les intérêts de ceux qui sont liés à son voyage », a déclaré à ce propos dans son post sur sa page Facebook l’ancien chef du MSP. Signalons enfin que les autorités algériennes, judiciaires comme politiques, n’ont toujours pas réagi à cet « incident » ni fourni la moindre explication justifiant la violation d’une liberté constitutionnelle, à savoir la liberté de voyager à l’étranger, dont devrait jouir n’importe quel citoyen algérien.

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