C’est une véritable bêtise que l’actuelle direction générale de Sonatrach conduite par Toufik Hakkar, l’homme qui dirige la compagnie nationale des hydrocarbures, depuis février 2020, tente de passer sous silence. Dans l’optique de rationaliser les dépenses de la compagnie en pleine crise financière provoquée par l’impact négatif de la pandémie du COVID-19 sur les marchés mondiaux des hydrocarbures, la direction générale de Sonatrach a immobilisé des machines de forage. Or, cette décision a impacté directement le rendement de la production algérienne du pétrole, le coeur économique du pays et principale source de devises du pays.
En effet, Algérie Part a confirmé au cours de ses investigations qu’au moins 12 machines de forage ont été arrêtées au niveau des sites pétroliers du sud du pays. Ces machines sont utilisés par l’Entreprise nationale des travaux aux puits (ENTP) et l’Entreprise nationale des forages (Enafor), les deux bras armés de Sonatrach dans l’exploration et l’exploitation des gisements pétroliers au sud du pays. Selon nos sources, chacune de ses machines immobilisés depuis le mois de mai dernier nécessite la mobilisation de 300 employés. Sonatrach a contraint ainsi plusieurs centaines de travailleurs de l’ENTP et de l’ENAFOR de prendre un congé exceptionnel en attendant des nouvelles directives.
A travers ces mesures, la direction générale de Sonatrach pensait bien faire puisqu’elle économise des budgets de fonctionnement qui lui paraissaient onéreux en cette période de crise financière. Or, cette décision a provoqué un véritable crash de la production pétrolière du pays puisque depuis la fin du mois de main et jusqu’à aujourd’hui, l’Algérie peine à produire plus de 740 mille barils de pétrole par jour avec régulièrement des chutes allant jusqu’à moins de 700 mille barils de pétrole par jour, soit une chute historique dans l’histoire du secteur des hydrocarbures en Algérie.
Il faut savoir que la Sonatrach utilise chaque année pas moins de 120 machines de forage pour exploiter pas moins de 300 puits de pétrole. La compagnie nationale des hydrocarbures loue régulièrement des machines de forage auprès de plusieurs prestataires étrangers notamment des partenaires chinois. C’est dire que l’utilisation de ces machines de forage a un impact direct important sur le rendement de la production pétrolière algérienne. Faisant preuve d’une inconscience inquiétante, la direction générale de Sonatrach s’est attaquée à ce segment clé de la production pétrolière alors qu’il y avait plusieurs autres départements où Sonatrach pouvait se permettre de faire des économies.
A ce sujet, une réunion importante concernant la situation actuelle de la production pétrolière du pays a été organisée jeudi passé au siège du ministère de l’Energie en présence du nouveau ministre Abdelmadjid Attar. Cependant, le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar n’a pas jugé nécessaire de se présenter à la réunion en compagnie de Mohamed Slimani, son vice-président « Activité Exploration et Production ». Pour éviter de s’attirer les foudres du nouveau ministre, un véritable connaisseur du secteur et lui-même ancien directeur du département de l’exploration de Sonatrach, Toufik Hakkar a préféré ménager son vice-président dont les compétences limitées et les incapacités flagrantes à identifier les bonnes solutions aux problèmes actuels de la direction production et exploration ne manqueront pas de mettre le PDG de Sonatrach dans une position humiliante. Nous y reviendrons dans nos prochaines publications.