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dimanche, juin 30, 2024

L’Algérie, un pays de pétrole, de gaz et… de grande misère avec un salaire national moyen inférieur à 295 euros par mois

Le niveau des salaires nets mensuels (en Algérie est de 42 800 DA, à savoir moins de l’équivalent de 295 euros par mois, dévoile la toute dernière enquête sur l’évolution des salaires en Algérie menée par l’Office National des Statistiques (ONS), un office gouvernemental en charge de la collecte des données démographiques, socioéconomiques et de la publication des bulletins de statistiques officielles. Menée en mai 2021 auprès de 696 entreprises dont 491 du secteur public et 205 sociétés à capitaux privées, cette enquête a permis de connaître le salaire moyen et les secteurs qui paient le mieux, et aussi le moins, en Algérie.

La même enquête nous apprend ainsi que le salaire moyen national est de 60 100 DA dans le public et de 34 900 DA dans le privé national, soit à peine l’équivalent de 240 euros par mois. Il faut savoir que depuis 2018, le nombre des travailleurs salariés en Algérie a dépassé les 11,048 millions de travailleurs la majorité travaillant dans le secteur privé, selon les données de l’Office nationale de Statistiques. 6,95 millions de travailleurs sont employés dans le secteur privé, représentant 63% de la population active, tandis que 4,09 millions de personnes travaillent dans le secteur public.

Les hommes représentent l’écrasante majorité de la population active, avec 9,073 millions de travailleurs sur les 11 millions (82%). 1,975 million de travailleurs au sein de la population active sont des femmes. En 2021, le salaire moyen mensuel net tous secteurs juridiques confondus a évolué de 1,4% par rapport à 2020, confirme encore à ce sujet l’ONS alors que le taux d’inflation en moyenne, à savoir le rythme moyen de la hausse des prix des produits de large consommation, avait dépassé la barre des 7 % en 2021 ! Cela signifie clairement que les salariés algériens notamment ceux du secteur privé ont des revenus faibles, extrêmement faibles, pour faire face à l’explosion de l’inflation, à savoir l’augmentation excessive du coût de la vie, dans leur pays.

L’inflation est passée de 7 % en moyenne en 2021 jusqu’à 9, voire presque 10 % en 2022 et 2023. Elle se situe encore à hauteur de 8 % depuis mars 2024. Et en parallèle, les salaires en Algérie évoluent en moyenne à moins de 1,5 % et stagnent sous la barre de l’équivalent des 300 euros par mois. Les travailleurs algériens sont donc victimes d’une grande perte de leur pouvoir d’achat alors qu’ils doivent faire face depuis 2021 à une augmentation générale et durable des prix. Cette situation a produit une grande précarité ou de la détresse sociale transforment ainsi de nombreux produits de large consommation en produits de luxe inaccessible pour la plupart des ménages appauvris et frappés de plein fouet par une détérioration profonde de leurs conditions de vie. Ces statistiques dessinent une autre Algérie totalement différente de celle qui est décrite dans le discours de l’actuel Président Abdelmadjid Tebboune lequel se targue d’un bon bilan économique et social à la fin de son premier mandat présidentiel alors que la situation de la population algérienne est plus que jamais précaire. Retrouvez un éclairage plus approfondi de cette problématique dans ce podcast vidéo de notre Directeur de Publication, Abdou Semmar :

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