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jeudi, avril 25, 2024

Voilà Pourquoi la Ligue Islamique Mondiale Réunit à Riyad les Adeptes d’un Islam de France !

Matrice de l’islam radical, le salafisme a une influence croissante sur les pratiques religieuses des musulmans de France et d’ailleurs, au travers des chaines satellitaires ou des livres de théologiens salafistes saoudiens présents dans les librairies islamiques de l’Hexagone.

Plus que jamais aujourd’hui, et même depuis les attentats de du 11 Septembre 2001, personne ne peut nier que l’influence salafiste est la conséquence du prosélytisme islamiste diffusé par l’Arabie Saoudite, principal promoteur actif de l’islam au niveau mondial !

Rappelons que c’est lors du pèlerinage à la Mecque de 1962 que s’est tenue la conférence politique de l’Islam sous la présidence du roi Saoud, afin d’évoquer les problèmes politiques rencontrés par les pays musulmans et d’élaborer des résolutions à même de constituer la base d’une politique générale des États musulmans !

C’est dans cet état d’esprit que le régime wahhabite avait alors crée, à la Mecque, la Ligue Islamique Mondiale, engageant les pays musulmans à former une union mondiale…

Sauf qu’officiellement depuis 2016, la Ligue Islamique Mondiale (LIM), en tant qu’organisation non gouvernementale internationale fondée au mois de Mai 1962 et intimement liée au régime saoudien et au wahhabisme, donne une autre image d’elle-même et dit œuvrer à la sensibilisation aux valeurs de l’islam qui comprennent « la coopération visant à renforcer les valeurs communes et la construction d’un monde meilleur et plus pacifique ainsi que des sociétés harmonieuses. »

Un changement de ton qui a fait dire à l’anthropologue Florence Bergeaud-Blackler, dans une tribune du Monde en 2019, que :

« Cet organisme [la LIM – NDLR] basé à La Mecque (Arabie saoudite) et peu connu des Français [est] un organe sous influence saoudienne de prédication du salafisme wahhabite, version agressive de l’islam dont l’objectif est la da’wa, cette “invitation” à faire adhérer le monde à sa version fondamentaliste de l’islam. Il le fait à bas bruit, distribuant méthodiquement depuis quarante ans ses pétrodollars sur tous les continents » !

C’est sous l’impulsion de son nouveau secrétaire général (SG) : Mohammad Abdelkarim Al-Issa, un proche du Prince Mohamed Ben Salmane et ancien ministre saoudien de la Justice, que la LIM va opérer son opération de séduction et changer de discours…

Mohammed Abdelkarim Al-Issa – SG de la LIM

Un pari surprenant quand on sait qu’Al Issa est surtout connu, quand il était garde des Sceaux du Royaume Wahhabite, pour ses condamnations expéditives et aux peines inhumaines infligées à de nombreux citoyens saoudiens, comme nous l’avons rapporté dans une de nos précédentes publications.

Cela ne l’empêche pas pour autant, le 11 Mai 2022, d’organiser un Forum international à Riyad en Arabie Saoudite sur « les valeurs communes entre les adeptes des religions » en présence de nombreux chefs religieux, intellectuels et de notables représentant les principales religions monothéistes, mais également des bouddhistes et hindouistes…

À cette rencontre, l’Algérie, qui a payé un lourd tribut au terrorisme nourri par une vision obscurantiste et extrémiste de l’Islam, a tout de même envoyé un représentant en la personne de Bouabdellah Ghlamallah, Président du Haut Conseil Islamique et ancien Ministre algérien des Cultes et des Habous…

de G à Dr. : Bouabdallah Ghlamallah, Kamel Kabtane et Mohammed Moussaoui.

Etonnant que la LIM nouvelle mouture invite ce personnage pour discuter de valeurs communes entre les adeptes des religions, lui qui en 2011 avait fait fermer 10 églises, et s’était justifié au journal L’Expression par cette phrase : « J’assimile l’évangélisation au terrorisme. » !

Faisant l’objet d’une plainte en 2019 pour corruption dans de le cadre de l’organisation des pèlerinages à la Mecque et des dépenses injustifiées s’élevant à près de 3 Milliards de Dinars, Bouabdellah Ghlamallah a déclaré au mois de mai 2021, à l’occasion de la célébration du 90e anniversaire de l’Association des oulémas, qu’ « un Algérien ne peut être que musulman », qualifiant les non-musulmans d’ « essaims laissés par la France » qu’il convient d’« éradiquer »… Un semblant de Fetwa qui semble avoir bien plu aux salafistes d’obédience wahhabite pour l’avoir convié à s’exprimer lors de la conférence de Riyad !

Il en va de même avec ceux qui se sont érigés comme les représentants de l’Islam de France et qui ont préféré se faire discrets sur leur déplacement en Arabie Saoudite pour prendre part au Forum de la LIM.

Victor Ghaleb Bencheikh, né en Arabie Saoudite et Président de la Fondation de l’Islam de France, était également présent à Riyad. Selon nos sources, il serait le véritable ambassadeur de la Ligue islamique mondiale du fait de sa nationalité saoudienne et de son appât avéré au pouvoir.

De Gauche à Droite, Mohammed Al Issa, le Rabbin Haïm Korsia et Victor Ghaleb Bencheikh 

A cet événement il a pu entraîner avec lui l’espion Mohammed Moussaoui né dans la région du Figuig dans l’extrême-est du Maroc, agent des services secrets marocains et qui voue une haine peu dissimulée pour l’Algérie et pour son pays d’adoption, la France comme rapporté par Algeriepart.

A la tête de l’Union des Mosquées de France, Mohammed Moussaoui a pu compter sur le soutien financier d’Al Issa et de la Ligue Islamique Mondiale, avant l’annonce officielle de du retrait de la Ligue de prendre part au financement et à l’organisation du culte dans les pays où elle est présente. N’oublions pas que grâce à l’entregent de Victor Bencheikh, le sinistre Moussaoui est membre de la Fondation de l’islam de France et contribue activement à l’implantation encore plus forte, quoique discrète de la LIM. Moussaoui est ainsi soutenu par le grand Rabbin de France dont on connaît la proximité avec les saoudiens.

Sauf que la LIM continuera ses financements en les consacrant essentiellement à l’aide humanitaire, aux projets éducatifs et culturels…

Notons également la présence de l’imam de Bordeaux, Tareq Oubrou, l’autodidacte de l’islam né à Taroudant au Maroc en 1959 et naturalisé français en 1991.

Sans grand bagage théologique, ce dernier a tout de même pu réaliser la prouesse de se hisser à la présidence de l’association des imams de France et à fonder l’Association des musulmans de la Gironde, affiliée à l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) proches des frères musulmans…

Soulignons que les activités entreprises par la Ligue islamique mondiale (LIM) sont fortement influencées par l’idéologie des Frères musulmans, après qu’un certain nombre d’entre eux se soit réfugié en Arabie Saoudite, fuyant la répression en Égypte, en Syrie et en Irak durant les années 1950.

En effet, les Saoud ont utilisé cette mouvance dans sa lutte qui l’opposait aux régimes laïques arabes au premier rang desquels se trouvait l’Égypte…

C’est à cette même mouvance qu’appartenait Tarek Oubrou au début de sa carrière. Il s’est forgé une réputation de conservateur pur et dur suite à son appel au rétablissement du califat !

Une partie de la délégation française invitée à Riyad par la LIM
(Tareq Oubrou à l’extrême droite) 

Depuis, Tareq Oubrou a réalisé un grand écart idéologique en changeant de stratégie, prônant de nos jours un islam libéral… Tout comme la LIM dont l’une des missions est la consolidation de l’influence idéologique du royaume des Saoud sur le plan international.

C’est cette même LIM qui a d’ailleurs financé, à hauteur de 1,5 million d’euros, l’institut français de civilisation musulmane installé à côté de la mosquée de Lyon liée à Kamel Kabtane.

Mohammed El Issa, le maire de Lyon Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, Kamel Kabtane et Victor Bencheikh à l’inauguration de l’Institut français de la civilisation musulmane à Lyon.

Cette dernière est elle-même financée, selon un média local en 2004,  par un don personnel du roi Fahd (environ 4 millions d’euros) et la Ligue islamique mondiale… Kamel Kabtane est le benêt dans cette affaire, car cherchant à équilibrer les finances de sa mosquée, il n’a pas les outils intellectuels lui permettant de soutenir une quelconque idéologie…

Présents dans une grande partie des Pays de la planète, la LIM, en sa qualité de membre observateur de nombreuses organisations de l’Organisation des Nations Unies (ONU), permet à l’Arabie Saoudite d’agir politiquement en sous-main à travers une diplomatie essentiellement confessionnelle et communautariste !

Si on savait déjà que la LIM s’appuyait sur certains représentants du judaïsme franco-marocains, très actifs autour de Victor Ghaleb Bencheikh pour l’aider à imposer la conception particulière d’un Islam de France, il serait intéressant de se pencher sur l’influence du Père catholique Vincent Féroldi, présent lui également à la conférence de la LIM.

Père Vincent Féroldi

Né en 1952, prêtre depuis 1977, le Père Féroldi appartient à l’archidiocèse de Lyon, un des plus prestigieux de France car il est historiquement le siège de la “Primature des Gaules”.

À partir de 1995, ce dernier a été désigné en poste au Maroc pour un très (trop) long séjour à Rabat, qui a duré jusqu’en 2002, se taillant une solide réputation de Marocophile.

De retour en France, cette disposition d’esprit s’est élargie à une arabo-islamophilie manifestée notamment dans les fonctions du Père Vincent comme porte-parole de l’Eglise lyonnaise puis en tant qu’aumônier de la prison de Lyon-Corbas.

En 2013, il va cosigner entre autres avec Victor Ghaleb Bencheikh, un livre intitulé Le devenir de l’islam en France…

C’est donc un ecclésiastique très bien disposé envers les musulmans que l’Eglise catholique française a nommé en 2015 comme directeur national du Service catholique des relations avec l’islam.

À ce poste, il a aidé tous les marocains à se placer dans les organes de l’islam de France, se distinguant même dans son action pour inciter le Pape à se rendre au Maroc en 2019.

Nos sources nous affirment que c’est pour combattre discrètement en France les musulmans d’origine algérienne, qu’il va mettre la main sur Victor Ghaleb Bencheikh, boostant sa carrière au sein de la nébuleuse qui veut inventer un Islam de France…

Interviewé en 2020 par Jean-Michel Brun, rédacteur en chef de “Musulmans en France”, à propos de l’évolution des relations entre les religions et si le rapport de l’État au religieux avait changé, le père Féroldi, qui avait pris part à la conférence de Paris pour la Paix et la solidarité organisée par la Ligue Islamique Mondiale et la Fondation de l’Islam de France en septembre 2019, avait été dithyrambique envers Mohammad Al-Issa !

« Depuis qu’il a pris ce poste, on voit que son parcours est fidèle à la ligne de conduite qu’il a définie au moment de la refondation de l’organisation. Une ligne qu’il a mise en valeur à travers cette Conférence pour la Paix ».

Questionné sur les projets en cours dans le domaine de la coopération entre catholiques et musulmans, le Prêtre a une fois encore mis l’accent sur « Les rencontres et les contacts permanents qui existent entre le Vatican et la Ligue Islamique Mondiale ». Rappelant qu’au mois de Décembre 2019, « Le Secrétaire Général de la Ligue Islamique Mondiale a profité d’un séjour en France pour se rendre à Rouen et Saint-Etienne-du-Rouvray et se recueillir sur le lieu où fut assassiné le père Hamel en juillet 2016 »…

Les voilà donc tous réunis autour de leur mentor Muhammad bin Abdul Karim Issa, secrétaire général de la Ligue Islamique Mondiale, en phase de reproduire les résolutions du concile Vatican II, un des événements les plus importants de l’histoire de l’Église catholique au XXème siècle, point de départ de l’ouverture de la religion catholique au monde moderne et à la culture contemporaine, mais également, comme l’indique Guillaume Cuchet dans son livre Comment notre monde a cessé d’être chrétien ou plus récemment Jérome Fourquet dans son livre l’archipel français, un prélude au désintérêt de la population au fait religieux.

Finalement, n’est-on pas en phase d’assister à la déconstruction de notre Islam ?

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