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mercredi, avril 24, 2024

Violentes intempéries et risques élevés d’inondations : l’Algérie doit se préparer à l’un des scénarios le plus dangereux du changement climatique

Hier samedi 24 octobre, le nord de l’Algérie a subi de violents orages. À la station d’Alger-port, il est tombé 42 mm de pluies en 1 heure. Dans le quartier d’Hydra, ce sont 76 mm de pluies qui sont tombés. À Aïn-Benain, le cumul est encore plus impressionnant, puisqu’il est tombé 216 mm d’eau ! Ces fortes pluies ont provoqué des inondations accompagnées par des scènes de panique dans plusieurs quartiers des agglomérations composant la capitale Alger. 

Au moins 3 morts ont été déplorés hier samedi dans ces précipitations records qui ont causé également des dégâts matériels considérables. Des routes submergées par les torrents boueux, des rues et boulevards inondées, des véhicules emportés par des crues, les violentes intempéries d’hier samedi ont dévoilé le véritable danger qui guette désormais l’Algérie en raison des conséquences néfastes du changement climatique.

En effet, les météorologues ont prévenu contre le danger de ces fortes pluies qui vont se multiplier dans les années à venir. D’ailleurs, dimanche et lundi, le nord-est de l’Algérie et surtout le nord de la Tunisie seront les zones les plus exposées aux fortes intempéries. Entre dimanche et mardi, on attend 40 à 100 mm d’eau avec localement des cumuls de 200 à 300 mm, notamment sur les zones côtières proches des reliefs. Le nord de la Tunisie est d’ailleurs en alerte maximale. Ces pluies intenses et ces orages risquent d’entraîner la montée rapide des cours d’eau descendant des reliefs, avec des risques de crues.

Ces épisodes orageux et de pluies torrentielles menaceront à l’avenir plusieurs pays du bassin méditerranéen dont l’Algérie. E les climatologues ont prévu ce danger depuis au moins 2018. Une étude internationale, publiée en octobre 2018 dans la revue Nature Climate Change, avait pointé le risque de tensions dans la région, en particulier dans les pays au sud de la Méditerranée comme l’Algérie.

Inondations côtières, ressources agricoles fragilisées, davantage de maladies dues aux moustiques… Le bassin méditerranéen, où les températures ont déjà augmenté plus qu’ailleurs, va devoir faire face aux conséquences du réchauffement climatique, avait expliqué cette étude scientifique.

« Même avec un réchauffement global futur limité à 2°C, les précipitations estivales risquent fort de diminuer de 10 à 30 % selon les régions, aggravant les pénuries d’eau et provoquant une décroissance forte de la productivité agricole, surtout dans les pays du Sud », décrivent les chercheurs dans cette étude savante. Dans le même temps, les sécheresses dureront plus longtemps, tandis que les épisodes pluvieux pourront être 10 à 20% plus violents (hors saison d’été).

Il faut savoir que dans le bassin méditerranéen, la température annuelle a déjà augmenté de 1,4°C depuis l’ère préindustrielle, soit 0,4°C de plus que la température globale, ont rappelé à maintes reprises les scientifiques (entre autre, de l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine, IMBE). L’IMBE réunit notamment des chercheurs du Centre national de la recherche scientifique française et de l’Université Aix-Marseille, dans le sud-est de la France. L’IMBE est membre du réseau Mediterranean Experts on Climate and Environmental Change, qui en connexion avec des gouvernements et des acteurs sociétaux, vise à produire un premier rapport d’évaluation des risques environnementaux et climatiques en région méditerranéenne.

L’Algérie ne doit surtout pas ignorer la menace climatique et adopter des dispositifs de gestion des agglomérations urbaines adaptées à cette menace. L’Algérie souffre énormément de l’urbanisme anarchique et de la forte densité humaine dans des zones exposées aux risques élevés des inondations. Ces déficiences peuvent causer de véritables drames lors des épisodes pluvieux d’une violence intense. Et ce qui s’est passé hier samedi à Alger et plusieurs autres régions du nord du pays n’est qu’un « avertissement » lancé par le climat : l’avenir pourrait être beaucoup plus dangereux si le pays ne fait pas les efforts nécessaires pour s’adapter à ces mutations écologiques.

 

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