A l’appel de la coordination nationale des retraités et des radiés de l’ANP, des milliers d’anciens soldats blessés des années 90 ainsi que des familles des militaires tués pendant la décennie noire se sont rassemblées hier dimanche dans plusieurs villes à travers le pays. Mais la manifestation la plus émouvante fut organisée à Batna, à l’est du pays, où les des centaines de ces anciens militaires martyrisés par les violences de la décennie noire ont crié leur colère.
Des cris qui n’ont pas manqué d’émouvoir la population locale. « Le terroriste est devenu riche et le soldat misérable ». Ce slogan entonné avec force a résonné comme une rengaine lancinante dans la tête des habitants de Batna. Habillés en tenues militaires et portant des bérets rouges, ces manifestants ont secoué toute la ville avec leurs chants patriotiques transformés par leur verbe virulent pour exposer leur détresse sociale. La plupart de ces anciens soldats de la décennie noire sont confrontés à la pauvreté et la précarité. Ils touchent des pensions ridicules qui avoisinent quelques fois à peine les 80 % du salaire minimum. Dimanche, à Réghaïa et Boudouaou, au centre du pays, ils ont été violemment réprimés et bastonnés par la gendarmerie nationale qui a empêché leur marche sur la capitale Alger.