« Mandat de dépôt ». Tel est le titre du nouveau clip du rappeur Mister AB qui a été enfermé à la prison de Koléa pendant 22 jours pour avoir osé préparer un reportage sur une mystérieuse coopérative immobilière dont les propriétaires auraient des accointances avec le fils du Wali d’Alger, Abdelkader Zoukh.
Un emprisonnement arbitraire, une hogra caractérisée, une injustice qui a ému l’opinion publique en Algérie. Et pour cause, Mister AB était l’animateur de l’émission vedette Ezzaïm de Beur TV, où les catégories les plus fragiles de la population algérienne avaient enfin une voix au chapitre pour clamer leur colère et défendre leurs droits sociaux bafoués par l’administration algérienne. Une administration rongée par l’inefficacité et la corruption. Et Mister AB, dans son rôle d’Ezzaïm, avec sa verve populaire et son empathie, a su comment s’imposer comme l’ambassadeur des parias, des exclus et des rejetés de la société.
Malheureusement, ce travail de terrain lui a valu un séjour en prison. Comme Abdou Semmar et Merouane Boudiab, les journalistes d’Algérie Part, Mister AB, de son vrai nom, Abidat Mohamed a été lynché médiatiquement par Ennahar TV et une certaine justice aux ordres avait tenté de lui prêter un rôle controversé dans le cadre de l’affaire dite Amir DZ. Avec ce clip, le rappeur tourne en dérision l’hypocrisie de la machine judiciaire mise en branle pour réprimer ces journalistes et artistes qui dérangent certains hauts responsables de l’Etat.