Alors que plusieurs pays africains et arabes ont d’ores et déjà lancé les premiers essais de la campagne de vaccination de leur population contre la COVID-19, l’Algérie est toujours plongée dans les incertitudes et les contradictions des déclarations de ses dirigeants. Après plusieurs annonces promettant monts et merveilles aux algériens, les premiers vaccins contre la COVID-19 n’ont toujours pas vu le jour dans les hôpitaux algériens.
Le 24 janvier dernier, l’Égypte a commencé officiellement sa campagne de vaccination par les soignants. Le vaccin chinois Sinopharm sera inoculé d’abord au corps médical égyptien. Le pays, qui compte plus de cent millions d’habitants, connaît un ralentissement relatif du coronavirus, qui a officiellement affecté 161 000 personnes et en a tué près de 9 000. Pour le moment le vaccin inoculé est le Sinopharm, les Chinois ayant été les premiers à proposer leurs services pour faire de l’Égypte, où le vaccin devrait être fabriqué, une tête de pont vers l’Afrique. Le gouvernement égyptien a aussi annoncé un accord avec l’Anglais AstraZeneca pour l’achat de 20 millions de doses de vaccin.
Le Maroc a reçu le vendredi 22 janvier dernier ses premiers lots du vaccin anti-Covid ce vendredi 22 janvier depuis l’Inde. Un Dreamliner de la Royal Air Maroc (RAM) a atterri à l’aéroport de Casablanca avec une quantité de deux millions de doses chargée à l’aéroport de Mumbai. Le Maroc qui a commandé au total 66 millions de doses, dont 40 millions auprès du chinois Sinopharm, entamera officiellement samedi 23 janvier sa campagne de vaccination. L’Afrique du Sud sera le prochain pays africain qui recevra une quantité du précieux vaccin Astrazeneca.
Le ministre indien des Affaires étrangères, Harsh Vardhan Shringla, a assuré récemment à l’agence Reuters que son gouvernement avait autorisé le début des exportations du vaccin d’AstraZeneca produit dans le pays. « L’approvisionnement en quantités commercialisées débutera […] à partir de demain, en commençant par le Maroc et le Brésil, suivis de l’Afrique du Sud et de l’Arabie saoudite », a-t-il affirmé jeudi dernier. Le petit archipel des Seychelles a donné le coup d’envoi, dimanche 10 janvier dernier, en devenant le premier pays africain à commencer à vacciner sa population. Le gouvernement local ambitionne de protéger ses 95 000 citoyens avec le vaccin chinois Sinopharm.
L’Algérie est, malheureusement, absente dans cette dynamique commerciale qui permet à plusieurs pays de bénéficier de leurs premières doses. Pourquoi ? Parce que l’Algérie s’est réveillée très tardivement elle n’a pas su comment bien négocier son positionnement dans cette guerre commerciale mondiale pour l’acquisition du vaccin anti-COVID.
D’autres pays africains, à l’instar du Kenya, de l’Afrique du Sud, du Maroc ou encore de l’Égypte, ont opté pour une stratégie différente. Ils ont négocié avec les laboratoires pharmaceutiques des essais cliniques sur leur sol. « C’est un marché qui profite à tout le monde. Pour les entreprises, il s’agit de tester leur vaccin dans un contexte différent, sur des populations différentes. De plus, cela permet de faire grandir l’échantillon afin qu’il soit toujours plus représentatif », explique Mamady Traoré de l’ONG Médecins Sans Frontières France (MSF). « En échange, les pays accueillant les tests reçoivent un accès prioritaire au vaccin. »
Le Maroc a ainsi participé aux essais de phase III du vaccin Sinopharm, dernière phase avant une possible homologation. En contrepartie, le pays aura un accès prioritaire à dix millions de doses. Le royaume espère commencer sa campagne de vaccination d’ici début février. « Pour le Maroc, il y aussi l’ambition d’un transfert de technologie afin de pouvoir fabriquer le vaccin par la suite. C’est une stratégie intéressante », note le médecin.
Contrairement à l’Algérie enfermée dans son immobilisme ambiant, plusieurs pays africains ont compris que se procurer le vaccin n’est pas le seul défi auquel ils doivent faire face. Les vaccins actuellement inoculés en Europe ou aux États-Unis, ceux de Pfizer/BioNTech et de Moderna, utilisent la technologie novatrice reposant sur l’ARN messager et nécessite un stockage à très basse température : -70 degrés pour le premier, -20 pour le second. Ce qui représente un véritable casse-tête logistique pour le distribuer, encore plus dans des régions isolées ou sous des chaleurs tropicales.
« Pour certains pays et certains segments de la population, c’est bien sûr possible mais c’est très difficile. Nous avons été dans des endroits où, pour le transport, le dernier kilomètre se fait à l’arrière d’une moto », explique Frederik Kristensen, le numéro deux de la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI), dans une déclaration l’AFP.
« Le vaccin de Pfizer/BioNTech n’est pas adapté au contexte africain. Vu les problèmes d’infrastructures en Afrique, il est impossible de stocker les vaccins aux températures requises », souligne Mamady Traoré, qui attend davantage d’autres vaccins, à commencer par celui du laboratoire AstraZeneca.
L’Algérie n’a pris nullement conscience de tous ces enjeux et elle a tablé trop rapidement sur son partenariat stratégique avec la Russie pensant sincèrement qu’elle sera privilégiée pour acquérir une importante quantité du vaccin russe. Ensuite, l’Algérie a placé ses espérances dans le mécanisme Covax. Ce mécanisme a été mis en place à Genève par l’OMS et l’Alliance pour les vaccins (GAVI) soutenues par les contributions volontaires des Etats ou de grands donateurs comme la Fondation Gates afin de fournir un accès équitable à tous les pays.
Mais ce dispositif, qui a reçu des promesses pour 2 milliards de doses de vaccin, ne sera pas en mesure d’assurer les premières livraisons en Afrique avant le mois de mars, déplorent de nombreux spécialistes de la sécurité sanitaire. Le continent africain devrait recevoir 600 millions de doses à partir de cette date, permettant de vacciner 20% de la population africaine d’ici à la fin de l’année. Ce sera loin de garantir une immunité collective atteinte à partir de 60% de la population vaccinée.
Le volume promis par Covax est insuffisant aux yeux de l’Union africaine. Sous l’impulsion de l’Afrique du Sud, le pays le plus touché du continent par le Covid-19, l’organisation régionale a annoncé mardi soir un accord pour sécuriser 270 millions de doses supplémentaires d’ici à fin 2021.
La première tranche de 50 millions de doses est attendue en Afrique entre avril et juin. Elles proviendront de trois sources: les firmes pharmaceutiques américaines Pfizer (l’un des deux vaccins approuvés en Suisse) et Johnson&Johnson et le laboratoire britannique AstraZeneca. C’est une institution financière multilatérale africaine, l’Afreximbank, qui avancera les 2 milliards de dollars nécessaires.
Dans ces négociations mondiales pour permettre à l’Afrique d’accéder équitablement aux futures doses des vaccins anti-COVID, l’Algérie est, malheureusement, peu présente. Recroquevillée sur elle-même et victime de l’absence prolongée de son Président, l’Algérie est plongée dans un inquiétant attentisme.
ce n est pas l immobilisme qui a affecté le pays , c est un coma paralysant dans tous les domaines qui risque de mettre en péril non seulement notre sécurité mais également notre vie.il est quand meme révoltant et inacceptable que cet exécutif se complait depuis un an dans une complète léthargie et que si elle perdure conduirait inévitablement le pays à la désintégration de la cohésion sociale , à la souveraineté nationale et a des tentatives de division. il est grand temps que ce pays ait à sa tète pour y être dirigé convenablement, une équipe aguerrie et un président efficace..
Oui, certes, c’est un peu cher, mais n’oubliez pas de tenir compte de vos « Messieurs 10% » !
Ah ! c’est vrai, où ai-je la tête ! En Algérie, on appelle ça « kahouati » !!!
@ boussad
Toi qui te morfond dans une banlieue française tu as oublié que tu vis dans in pays où la corruption est élevée en mode de vie des politiques et autres industriels ?
Monsieur 10% est au pouvoir dans ton pays de résidence….Quand on a rien apporté à l’Algérie et qu’on n’apportera rien, comme c est ton cas, on s’abstient de commentaires aussi vides que ra vie…
@Farci
Plutôt que de me demander si j’apporte quelque chose à l’Algérie, osez d’abord le demander à ceux qui maintiennent le change parallèle de devises pour transférer illégalement la substance du pays en Occident ou en Orient.
Moi, je n’ai pas le choix, pour nourrir ma famille je suis obligé. Pas de mélange de genres ou d’amalgames agrémentés d’insultes. On parle d’Algérie et en tant qu’Algérien je donne mon opinion.
Après 60 ans d’indépendance, je fais partie des Algériens qui veulent la transparence pour leur pays. Rien que ça !
Modérée vos ardeurs cher Monsieur !