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jeudi, avril 25, 2024

Une nouvelle Constitution dans un pays qui emprisonne les citoyens pour leurs opinions : Quelle indécence !

Sans surprise et sans aucun rebondissement, le Parlement algérien a adopté jeudi le projet de révision de la Constitution, initiative phare du président Abdelmadjid Tebboune censée répondre aux aspirations du mouvement de protestation populaire, qui sera soumis à un référendum le 1er novembre. Pas le moindre débat, pas la moindre contradiction, les députés algériens n’ont même pas pris la peine de bien lire le contenu de cette nouvelle Constitution pour laquelle ils ont voté.  

La dernière mouture amendant la loi fondamentale a été approuvée à l’unanimité des 256 membres présents de l’Assemblée populaire nationale (APN), sur 462, lors d’un vote à main levée, a précisé le président de l’APN, Slimane Chenine. Ce vote intervient dans un contexte politique mouvementé et totalement inadapté pour une quelconque réforme démocratique. Des dizaines d’Algériens sont poursuivis chaque mois devant les tribunaux pour leurs opinions exprimés sur les réseaux sociaux. Des dizaines d’Algériens sont encore en prison pour avoir publié des opinions sur Facebook ou commenté des contenus jugés subversifs par le régime algérien.

Comment peut-on avoir la décence de promouvoir une nouvelle constitution promettant une « Nouvelle Algérie » alors que des algériens sont incarcérés et réprimés pour leur idées, leurs opinions et leur opposition au fonctionnement opaque du régime ? L’adoption de cette nouvelle constitution relève de la pure indécence.

Des journalistes comme Khaled Drareni ou encore Belkacem Djir ont  été condamnés à de la prison ferme pour des faits liés à l’exercice de leur profession. Des personnalités politiques majeures sont encore en prison alors que la justice n’a même pas encore programmé leur procès comme Rachid Nekkaz ou l’ex-candidat aux élections présidentielles d’avril 2019 Ali Ghediri. Ce dernier est en prison depuis le 13 juin 2019. Faisant l’objet d’accusations totalement folkloriques comme sa supposée collaboration avec les services secrets américains, Ali Ghediri a été totalement oublié dans les cellules de la prison d’El-Harrach. Le nombre des prisonniers politiques est encore indéterminé en raison de l’impossibilité de déterminer l’identité de tous les anonymes jetés en prison pour avoir participé directement ou indirectement aux marches du Hirak.

La « nouvelle Algérie » est une terre liberticide et propice à la répression. Elle n’a nullement besoin d’une « Nouvelle Constitution » pour promettre des libertés qui n’existent pas sur le terrain. Le mensonge est trop gros. Aucune organisation internationale ne peut croire à ce simulacre. Cette comédie ne fait rire personne. Elle fait pleurer car cette Algérie n’a rien de « nouvelle » : elle vit encore au rythme des dictatures archaïques des années 70 et 80.

 

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