Le prestigieux média espagnol Cinco Días a confirmé les révélations rapportées récemment par Algérie Part concernant la décision prise officiellement par Naturgy Group pour arrêter son contrat avec Sonatrach, son principal fournisseur de gaz naturel. Fondé en 1978, « Cinq jours » est le doyen des quotidiens économiques du pays. Il garde son statut de quotidien de référence malgré une situation financière fragile. Ce titre appartient au groupe Prisa, qui édite aussi le quotidien El País.
Ce lundi, Cinco Dias a confirmé, de son côté, que la direction générale du groupe Naturgy Energy Group va recourir à l’arbitrage international pour arrêter son méga-contrat de livraison de plus de 9 milliards M3 de gaz naturel par an avec Sonatrach. Cinco Dias explique que cette décision a été prise par le patron de Naturgy Energy Group, Francisco Reynés, le 29 avril dernier. Pour le patron du géant espagnol de l’énergie, il n’est plus question de continuer à payer à Sonatrach et l’Algérie du gaz naturel à des prix très élevés par rapport aux prix internationaux pratiqués sur les marchés mondiaux où le prix du gaz naturel a chuté encore jusqu’à 30 % depuis le début de la pandémie du COVID-19.
Selon le même média espagnol, Sonatrach a refusé de renégocier les prix de fourniture du gaz naturel à la lumière de la chute des prix sur le marché mondial. Dans ce contexte, Naturgy Energy Group va recourir à un prestigieux cabinet d’avocats de renommée internationale pour intenter un procès contre Sonatrach devant les Chambres de commerce internationales (ICC) de Paris ou de Genève.
D’après CINCO DIAS, trois cabinets internationaux d’avocats ont manifesté leur intérêt pour défendre Naturgy Energy Group contre Sonatrach. Il s’agit de Three Crowns, King & Spalding et Herbert Smith. Le même média espagnol croit savoir enfin que d’autres compagnies pétrolières et gazières clientes de Sonatrach vont emboiter le pas à Naturgy et réclamer des révisions des prix et une réévaluation des contrats à long terme à cause de la baisse drastique des prix du gaz naturel à moins de 2 dollars par million de BTU alors que ces contrats signés par Sonatrach avec ses clients espagnols ou italiens ont été conclus sur la base d’un prix moyen de 7 dollars par million de BTU. CINCO DIAS souligne en dernier lieu que la compagnie italienne ENI, première cliente du gaz de Sonatrach, ne va pas tarder à saisir l’arbitrage international pour contraindre la compagnie algérienne des hydrocarbures à négocier un compromis face à cette crise mondiale qui paralyse le secteur des hydrocarbures.
