Nous, résidents des chalets des 13 martyrs algériens à part entière que nous sommes, victimes d’une injustice aveugle dans notre cher pays, déboutés à tort pour avoir poursuivi en justice un liquidateur pour usurpation de fonction et un faux usage de faux portant sur une attestation qui a permis à un oligarque (l’un des frères Dahmani du groupe La Belle) de bénéficier d’une concession de 33 ans portant sur un terrain qui appartient au parc national de Gouraya à Béjaïa. Bien-sûr avec la bénédiction ( pour ne pas dire autres choses) des domaines publics de l’Etat, alors que cela fait un quart de siècle que nous y habitons.
En 2008 nous nous sommes rapprochés des services des domaines, après le désistement de l’Entreprise nationale des corps gras (ENCG) en 2001 de prendre en charge l’eau et l’électricité et les travaux annuels pour le désamiantage qui sont pris en charge par nos soins. Nous avons confirmé à ce moment-là que le terrain ainsi que les chalets vides sont devenus la propriété de l’Etat. Une lettre a été adressée au tribunal administratif en février 2014. Des baux de location de 9 ans de 2008 à 2017 ont été établis.
En décembre 2014 et pendant que ces mêmes baux de location étaient en vigueur, la même institution qui a régularisé notre situation avec effet rétroactif, a établi en parallèle une concession faite sur la base de l’attestation citée plus haut et ce signifiant à la justice que ces chalets sont, désormais, la propriété du fameux oligarque. Bouleversés et choqués, nous avons saisi les différents responsables de l’Etat à commencer par :
Monsieur le Président de la République dans une lettre ouverte sur le journal d’El Watan, Monsieur le Ministre de l’intérieur, celui des finances et les différents Walis de 2014 à ce jour, mais malheureusement aucune suite n’est réservée à notre sort.
Le 03/05/2018, l’huissier s’est présenté, accompagné de la police qui demande à l’un de nos voisins de quitter les lieux, stratégie bien étudiée et même très bien calculée de manière à nous faire sortir un par un pour éviter les mouvements de foule. Finalement, la résistance des élus ce jour là était au rendez-vous, ce qui a fait que l’expulsion n’a pas eu lieu.
Dans l’après-midi du même jour, nous nous sommes réunis à la salle des congrès avec tous les Députés présents, le Maire de Béjaïa et les élus de l’APW. L’assistance a désigné le président de l’APW pour diriger la réunion. Nous avons pris la parole pour reprendre la genèse de notre dossier depuis 2014, date à laquelle cet oligarque a bénéficié de cette fameuse concession pour mettre 53 âmes Algériennes à la rue alors qu’il n’a ni la qualité de propriétaire, ni un document justifiant que ces chalets figuraient sur le bilan de transfert du patrimoine ( si ce n’est toujours la fameuse attestation citée plus haut faite par son prestataire de service ( le liquidateur), les élus présents convaincus du bien-fondé de notre combat, ont opté pour la rédaction d’une déclaration approuvée par l’ensemble des présents à savoir :
1-Mettre un terme au harcèlement de l’huissier
2-Relogement des résidents dans le cadre du fichier national
3-Annulation de la concession et la récupération du terrain par l’état
4-Ouverture d’une d’enquête sur les fameuses concessions faites dans le cadre du CALPIREF.
Aussi, les élus présents ont chargé le Président de séance en l’occurrence le P/APW de suivre l’évolution du dossier, et d’inviter à chaque fois que cela est nécessaire les élus pour de nouvelles dispositions à prendre. Malheureusement, toutes ces promesses sont restées sans suite à ce jour.
Plus grave encore lors de la dernière cession de l’APW en plein plénière, interpellé par certains élus sur le harcèlement du huissier, au lieu de défendre les points inscrits dans la déclaration, le président de l’APW a préféré s’attaquer aux résidents traumatisés par les visites de l’huissier y compris pendant le mois sacré de RAMADAN et même le jeudi, la veille du jour de l’AID.
Voilà, comment chers concitoyens un mouvement soutenu par certains Députés, Associations et de Militants sincères et convaincus de notre combat a été détourné de son essence par des pratiques diaboliques pour tout faire capoter. Où est-ce qu’on en est arrivé à l’instant même où nous sommes en train d’écrire cet appel ? L’huissier vient de sceller le domicile de Monsieur ALLOUT Allili et il somme les autres voisins de quitter leurs domiciles dans les 15 jours qui suivent la remise des convocations.
Mes chers concitoyens ce même huissier a fait sortir 3 voisins juste après l’Aid el fitr et il revient pour continuer la suite des expulsions la veille de l’Aid el Adha. EL BATAL 3INANI ! Nous sommes renvoyés au fameux dicton qui s’appliquait du temps du colonialisme IS3A EL HAK AMOU ROUMI même s’il a tort parce que c’était un colon. Aujourd’hui, en Algérie quelqu’un qui a de l’argent a raison aussi même quand il a tort…