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vendredi, avril 19, 2024

Trésorerie perturbée, rupture de stocks et pénurie de matières premières : des industriels algériens frappés par la crise

Depuis la fin de l’année 2021, les industriels algériens sont confrontés à des difficultés de toutes sortes qui alimentent une crise ébranlant de plein fouet de la stabilité très nombreuses entreprises réparties sur l’ensemble du territoire national. 

Une étude de l’Office National des Statistiques (ONS), un organisme gouvernemental algérien chargé de la collecte des données retraçant l’évolution socio-économique du pays, menée pendant le 4e trimestre de 2021 à la suite d’une enquête sondage d’opinion réalisée auprès des chefs d’entreprises du secteur de l’industrie. Il s’agit d’une enquête d’opinion qui mesure les préoccupations et difficultés auxquelles sont confrontés au quotidien les industriels algériens.

A ce titre, cette étude de terrain nous apprend qu’au moins 32 % des gérants des entreprises industrielles du secteur public souffrent de problèmes de trésorerie. Par ailleurs, 37 % des entreprises privées dans le secteur de l’industrie affirment aussi souffrir d’un niveau de trésorerie mauvais. « Les charges élevées, le remboursement des emprunts et l’allongement des délais de recouvrement des créances ont largement influé sur l’état de la trésorerie », nous apprend également cette étude de l’ONS d’après laquelle plus de 23%
des chefs d’entreprises du secteur public et près de 47% de ceux du privé ont recouru à des crédits bancaires. « Près de 74% des premiers et plus de 66% des seconds déclarent n’avoir pas trouvé des difficultés à les contracter », tient à rassurer la même source.

En revanche, la même enquête d’opinion de l’ONS constate d’énormes difficultés d’approvisionnement en matières premières au niveau des entreprises industrielles privées ou publiques en Algérie. « Le niveau d’approvisionnement en matières premières  a été inférieur à la demande exprimée selon l’opinion de plus de 35% des concernés du secteur public et de près de la moitié de ceux du privé, ce qui a engendré des ruptures de stocks à près de 36% des premiers et à plus de 42% des seconds », nous apprend ainsi cette source officielle dont les conclusions reflètent parfaitement l’ampleur des dysfonctionnements dont souffrent actuellement le secteur industriel algérien.

Un secteur qui a été également en proie à de nombreuses pannes et incidents techniques en raison de la vétusté des équipements, note encore l’étude de l’ONS. « La majorité des enquêtés des deux secteurs déclarent avoir connu des pannes durant ce trimestre, inférieur à 6 jours pour la plupart d’entre eux », révèle ainsi notre source en précisant que olus de 35% des intéressés du secteur public et plus de 57% de ceux privé ont remis en marche leurs équipements. La problématique de la vétusté des moyens de production est, semble-t-il, essentielle pour les industriels algériens car « la plupart des enquêtés des deux secteurs confondus déclare pouvoir produire davantage en renouvelant les équipements et sans embauche supplémentaire du personnel », confirme enfin l’étude de l’ONS qui met en exergue l’impact fortement préjudiciable de l’ancienneté des machines industrielles sur le niveau et qualité de production des entreprises algériennes.

 

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