L’Algérie nage en plein délire. A Jijel, l’acharnement judiciaire contre les militants et partisans du Hirak vient de prendre une dimension totalement surréaliste. Mme Souilah Chahinez, mère de famille, responsable syndicale à l’université de Jijel et membre du Bureau politique du Parti, a été convoquée pour comparaitre devant le Tribunal de Jijel le 28 octobre prochain pour « outrage à corps constitué ». Quel est tort de cette Algérienne ? Elle sera jugée pour avoir… partagé une simple photo sur sa page Facebook !
En effet, Souilah Chahinaz devra s’expliquer face aux juges du tribunal de Jijel parce qu’elle a partagé sur sa page Facebook une photo montrant une manifestation de femmes à l’occasion du 08 mars à Alger dans laquelle des femmes ont été brutalisées par des policiers. A cette photo, Souilah Chahinaz a joint le commentaire suivant : « les femmes n’ont pas besoin de roses, mais elles méritent du respect et de la considération ».
Cette publication sur Facebook lui vaut une convocation par les enquêteurs du service de la cybercriminalité de la police judiciaire de la sureté de wilaya de Jijel le 13 avril passé. Et à l’issue de son audition, il lui a été demandé de rentrer chez-elle, de supprimer la photo de son compte Facebook, concluant que l’affaire est close.
Sa sa plus grande surprise, la mère de famille et syndicaliste découvre qu’elle sera jugée pour « outrage à corps constitué » et risque ainsi une peine de prison comme de nombreux autres militants et activistes pacifiques du Hirak. Le parti des Travailleurs auquel appartient Souilah Chahinaz a exprimé son indignation dans un communiqué rendu public hier mardi 12 octobre.
« A travers la convocation de Souilah Chahiez, connue de tous à Jijel comme responsable politique du PT, c’est l’action politique organisée qui est judiciarisée et criminalisée, ce qui vient démontrer si besoin était encore que le multipartisme est en danger », a dénoncé le parti des Travailleurs dirigé par Louiza Hanoune. « Nous sommes par conséquent en droit de conclure qu’il s’agit d’un acharnement contre le Parti des travailleurs qui remonte à plus d’une année avec l’arrestation de la SG du Parti en passant par les poursuite à l’encontre des camarades Secrétaire générale et Djoudi Djelloul et dont le dernier épisode à savoir la citation à comparaitre de notre camarade Souilah Chahinez intervient dans une conjoncture marquée par la généralisation sans précédent de la répression à l’échelle nationale à l’encontre de militants et d’activistes et la persécution de journalistes », déplore encore la même source laquelle rappelle que « Souilah Chahinaz n’a commis aucun délit. Elle n’a fait que défendre des femmes contre la répression policière sans porter atteinte à quelque institution que ce soit ».