Contre toute attente, Abdelkader Bensalah a été plébiscité, mardi à Alger, président du Conseil de la nation. A 76 ans, Bensalah était annoncé sur le départ et son remplacement était considéré comme une simple formalité. Le FLN qui avait remporté les élections sénatoriales du 29 décembre dernier voulait à tout prix imposer l’un des siens à la tête du Conseil de la Nation.
Triomphant et arrogant, le FLN pensait profiter d’une reconfiguration de la scène politique à la veille des élections présidentielles pour s’accaparer totalement du Conseil de la Nation. Le but inavoué de cette manœuvre était de bloquer la route aux présidentielles à un Ahmed Ouyahia encombrant et menaçant pour les partisans du FLN. Djamel Ould Abbès, l’ancien secrétaire général du FLN, était, d’ailleurs, pressenti pour succéder à Abdelkader Bensalah. Mais ce plan n’a pas abouti et la guerre RND Vs FLN n’a pas eu lieu. Le statu-quo est resté en vigueur et rien n’a changé au niveau des équilibres du pouvoir : le FLN dirige l’APN, le RND le Conseil de la Nation. Ce statu-quoi peut révéler deux vérités : la première concerne l’avenir d’Ahmed Ouyahia. La paix revenue avec le FLN signifie clairement que l’actuel Premier-ministre ne risque pas de se porter candidat aux élections présidentielles du 18 avril prochain. Il ne représente donc plus un danger qui peut effrayer les responsables du FLN.
La deuxième concerne directement l’option du 5e mandat. Le maintien d’Abdelkader Bensalah est un signe avant-coureur d’une prochaine annonce d’une candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un 5e candidat successif. Bensalah est très apprécié par les Bouteflika. Il est même leur « pion » au sein du RND d’un Ahmed Ouyahia qui ne cache pas ses ambitions présidentielles, nous révèlent plusieurs sources bien introduites au sein du sérail.
Le maintien de Bensalah à son poste est une preuve que les Bouteflika détiennent encore les clés du pouvoir en Algérie. Et après avoir placé leurs hommes à la tête des institutions stratégiques du pays, il ne leur reste, désormais, que de lancer l’ultime offensive pour le 5e mandat…