Les dégradations de notre système de santé atteignent un seuil très alarmant. En effet, nous avons appris auprès de plusieurs sources concordantes que les services du CHU Mustapha Bacha, le plus grand hôpital de la capitale Alger, ont demandé à des patients d’acheter eux mêmes le consommable nécessaire à la réalisation de coronarographie et d‘angioplaslie coronaire percutanée en leur communiquant une liste de fournisseurs « préconisés » avec leurs coordonnées.
Ce comportement a scandalisé de nombreux médecins et patients qui se sentent ainsi « rackettés » et abandonnés à leur sort. Il semble, ainsi, que nos hôpitaux publics ont été partiellement privatisés sans que les Algériens ne soient préalablement informés ou consultés. Il faut savoir que le prix des stems coronaires de dernière génération proposés dépassent largement les 45,000.00 DA. Les opérateurs privés « recommandés » par les responsables du CHU Mustapha Bacha proposent des prix encore plus élevés, a-t-on constaté au cours de nos investigations.
L’hôpital public a-t-il le droit de demander aux patients d’acheter le consommable nécessaire aux interventions envisagées? Pourquoi envoie-t-on des patients (déjà fragiles) dans toutes les directions pour aller acquérir eux mêmes des dispositifs médicaux spécifiques ? Et dans cas, les distributeurs sont-ils autorisés à vendre directement aux patients ?
En supposant que cela soil admis, le CHU a-t-il le droit de remettre aux patients une liste avec des fouisseurs qu’il choisit lui-même ? L’hôpital Mustapha Bacha aurait pu acquérir des dispositifs et des équipements à des prix raisonnables dans le cadre d‘une compétition loyale et saine. De cette manière, le CHU le plus important de la capitale d’Alger peut ainsi réaliser des économies colossales et réaffecter cet argent dans un renouvellement d’infrastructures vétustes qui engendrent des accidents.
Malheureusement, au lieu d’opter pour cette solution, les gestionnaires de l’hôpital Mustapha Bacha préfèrent faire payer les pauvres et malheureux patients.