Un véritable scandale a éclaté ce vendredi à Paris à l’aéroport d’Orly. Des centaines de voyageurs d’Air Algérie ont exprimé leur ras-le-bol et leur colère après avoir été empêchés de monter à bord du dernier vol de rapatriement programmé par Air Algérie depuis la France.
En effet, un Airbus A330 de la compagnie aérienne nationale Air Algérie a quitté l’aéroport international Houari Boumediene d’Alger ce vendredi 11 septembre à la mi-journée en direction de l’aéroport de Paris – Orly. Cet avion d’Air Algérie a transporté des passagers au départ d’Alger. Ensuite, cet avion a été utilisé pour opérer le vol retour Paris-Alger ce vendredi après-midi avec à son bord des citoyens algériens bloqués à l’étranger.
Il s’agit du dernier vol de la 4e phase de l’opération de rapatriement des ressortissants bloqués à l’étranger après la fermeture des frontières à cause de la pandémie de coronavirus Covid-19, avait annoncé préalablement la direction générale Air Algérie. Cette annonce a semé une vague de panique au sein des ressortissants algériens bloqués depuis le mois de mars dernier en France.
Ce dernier vol de rapatriement était prévu vers 16 H 55 à Orly et l’atterrissage à Alger était programmé pour 18 H 05. Mais lorsque les nombreux ressortissants algériens se sont présentés à l’aéroport d’Orly dans l’espoir de trouver une place afin de rejoindre enfin leur terre natale, ils ont été surpris de voir que de nombreux sièges ont été d’ores et déjà réservés ou vendus. Mais à qui ? Plusieurs hauts responsables d’Air Algérie accompagnés de leurs proches ou parents sont montés dans ce dernier vol de rapatriement alors que les places étaient préalablement destinées pour les ressortissants algériens bloqués par la fermeture des frontières depuis le 17 mars dernier.
Algérie Part a pu confirmer au cours de ses investigations l’identité de plusieurs caciques choyés par la direction générale de la compagnie nationale aérienne. Il s’agit, à titre d’exemple, de l’ex-chef de la division des affaires générales à la direction générale d’Air Algérie, Doumi Nabil qui a pris place dans ce vol de rapatriement alors qu’il n’était nullement inscrit sur la liste des voyageurs bénéficiaires de cette opération de rapatriement. Une liste préparée et élaborée par les services consulaires de l’ambassade d’Algérie à Paris.
Malheureusement, Zoheir Houaoui, représentant général d’Air Algérie pour la zone France-Nord, n’a pas respecté ce dispositif mis en place par le ministère des Affaires étrangères algérien afin de garantir un accès équitable aux vols de rapatriement à tous les ressortissants algériens bloqués en France depuis la fermeture de l’espace aérien entre les deux pays le 17 mars dernier.
Comme par hasard, l’homme qui a succédé à Doumi Nabil dans son poste, à savoir l’actuel Chef de Division des Affaires Générales d’Air Algérie, Reda Toubal Seghir se trouvait lui aussi à Paris après avoir séjourné en Allemagne. Ce haut responsable d’Air Algérie a été également « introduit » à bord de l’avion d’Air Algérie pour être rapatrié prenant ainsi la place d’un citoyen ordinaire qui ne jouit d’aucun pouvoir ni de la moindre influence. Les deux filles de monsieur Mohamed Aoualit, le chef du protocole de la direction générale d’Air Algérie et l’un des hauts responsables les plus puissants de la compagnie aérienne nationale, a fait monter ses deux filles dans ce dernier vol de rapatriement opéré par Air Algérie. Les deux demoiselles ont été traitées comme des véritables duchesses en prenant les sièges dédiés à d’autres passagers, de simples mortels algériens dont le papa n’est pas le collaborateur du PDG d’Air Algérie.
Ces dérives ont suscité la controverse et la colère des autres voyageurs abandonnés à l’aéroport d’Orly. Les protestations ont fusé de partout contraignant ainsi les forces de sécurité française de se déployer à l’aéroport d’Orly pour veiller à ce que ce mouvement de foule ne dégénère pas en bagarre générale à cause de la frustration des voyageurs et leurs familles livrés à leur triste sort.