L’Algérie a enfin un ministre du Tourisme. Après plusieurs semaine de vacance, ce poste est enfin occupé. Hacène Mermouri a été nommé, ce mercredi 12 juillet, par le Président de la République. Ce targui natif de Djanet (Illizi) remplace ainsi une autre targuie, Aicha Tagabou, qui avait occupé le poste de ministre déléguée chargée de l’Artisanat au ministère du Tourisme dans le précédent gouvernement Sellal. Il remplace aussi Messaoud Benagoun, l’homme qui a été limogé 48 h après sa nomination suscitant ainsi une polémique nationale.
Un homme originaire de l’extrême sud du pays qui devient ministre du tourisme. Le symbole est fort. Mais la symbolique ne suffit pas pour redresser un secteur qui pourrait aider le pays à dépasser son actuelle crise financière. Il faut dire que ce nouveau ministre prend ses fonctions très en retard puisque nous sommes en pleine saison estivale et la situation ne cesse de se détériorer. Les plages algériennes n’ont jamais été aussi sales. Les Algériens souffrent également de la cherté excessive des tarifs des hôtels. Sans oublier les incroyables déficiences de nos infrastructures touristiques. Des complexes saccagés, des établissements abandonnés à l’anarchie et des hôtels publics qui s’effondrent les uns après les autres.
Hacène Mermouri hérite d’un secteur entièrement ravagé par la mauvaise gestion. Le tourisme ne contribue actuellement au développement économique qu’à hauteur de de 1,5 % du Produit intérieur brut (PIB), un taux ridicule et insignifiant.
Le tourisme a généré uniquement 364.000 emplois en 2013, ce qui représente 3,5 % de l’emploi total du pays. Quelques 2,6 millions de touristes sont arrivés en Algérie en 2014 contre 10,2 millions pour le Maroc et 6,3 millions pour la Tunisie. En plus, le tourisme en Algérie reste ainsi dominé par le tourisme domestique qui a représenté 97.3% du PIB direct du secteur en 2013.
Les défis qui attendent Hacène Mermouri sont immenses. Et son profil cause réellement problème car ce nouveau ministre a fait toute sa carrière dans le secteur de la culture en étant directeur de la Culture à Illizi puis à El Oued. Il a été, par la suite, directeur du livre et de la lecture publique au ministère de la Culture.
Or, le tourisme n’a aucune relation avec la culture. Les enjeux sont nettement différents et les problématiques divergent radicalement de celles que rencontrent les acteurs du tourisme. Le choix d’Abdelaziz Bouteflika soulève donc de nombreuses questions.