Saïd Sadi, la figure emblématique de l’opposition algérienne depuis de nombreuses années, est sorti de son silence pour dresser un état des lieux de la situation politique du pays à moins d’une année d’une cruciale élection présidentielle, celle de 2019.
Et selon l’ex-chef du RCD, Bouteflika n’incarne pas le véritable problème de l’Algérie. « Si l’actuel chef de l’Etat venait à disparaître, rien ne serait réglé pour autant car l’élection serait organisée pour une reconduction du même système », a-t-il ainsi confié dans les colonnes du magazine marocain Zamane, un mensuel consacré à l’histoire. « Le mal est bien plus profond que ne le laissent penser les apparences », a-t-ajouté à ce propos.
Said Sadi a appelé également les algériens à ne pas trop s’attarder sur l’actuel état de santé d’Abdelaziz Bouteflika, « cette santé déclinante focalise l’attention médiatique » comme il le dit, car, selon lui, « les origines de l’impasse algérienne remontent à avant même l’indépendance avec l’assassinat d’Abane Ramdane commis par ses pairs au Maroc en décembre 1957 ». « Cet assassinat est en quelque sorte l’acte de naissance du système politique algérien puisque tout en découle et tout y renvoie », a commenté en dernier lieu Saïd Sadi.