Selon l’agence 17 personnes, notamment 16 employés et dirigeants des infrastructures en hydrocarbures, ainsi que le directeur au Liban de Sonatrach, ont été mis en état d’arrestation, après des preuves de grandes irrégularités dans l’importation de fuel et des pots-de-vin impliquant des employés haut placés du secteur. Cette enquête a été lancée après une note d’information transmise à la justice par l’avocat Wadih Akl, membre du Courant patriotique lire, fondé par le président de la République libanaise, Michel Aoun, et dirigé par le député Gebran Bassil.
La justice libanaise implique donc directement la compagnie Sonatrach dans une sombre affaire qui ne manquera pas de ternir encore davantage son image déjà noircie par plusieurs scandales de corruption ayant éclaté depuis 2010. Algérie Part a mené ses investigations pour comprendre les tenants et aboutissants de ce scandale qui relève d’une affaire commerciale très complexe. Au cours de nos investigations, nous avons approché plusieurs sources bien introduites au sein de la direction générale de Sonatrach.
Il faut savoir de prime abord que ce scandale porte sur un contrat qui lie l’Algérie au Liban depuis 2005. L’Algérie livre officiellement au Liban l’équivalent de 200 millions de dollars de carburants depuis 15 ans. Ce contrat a été signé et traité entre les autorités algériennes et libanaises.
C’est exactement dans ce sillage que Sonatrach Petroleum Corporation (SPC), filiale de SONATRACH, a conclu un contrat d’état à état (« G-to-G ») avec le Ministère Libanais de l’Electricité et de l’Eau (MEW) prenant effet au 1er janvier 2005 pour fournir du gazole et du fioul a l’établissement public à caractère industriel et commercial Électricité du Liban (EDL) qui est place sous la tutelle du MEW. Il est à noter que la Sonatrach Pétrolier Corporation (SPC) est une filiale de Sonatrach basée à Londres pour la commercialisation du gaz vers l’Europe. Cette filiale achète les produits pétroliers à Sonatrach pour les commercialiser dans toutes les régions du monde. La flotte de cette filiale est composée de deux grands GPliers «Reggane» et «Djanet» avec une capacité de 84.000 m3 chacun et trois autres «Adrar», «Ghoud Enouss» et «Hassi Messaoud» d’une capacité moyenne allant jusqu’à 59.000 m3 chacun. Elle compte également un navire de transport de pétrole brut d’une capacité de 2 millions de barils.
Le contrat datant depuis 2005 est renouvelé tous les trois ans. Mais il doit expirer en date 31 Décembre 2020 si ledit contrat n’est pas prolongé. Il faut savoir également que la SONATRACH à travers sa filiale SPC se fournit chez plusieurs sociétés internationales de trading pour acheter et effectuer les livraisons à EDL conformément au contrat G-to-G signé entre SPC et le MEW.
Revenons maintenant à ce scandale qui déchaîne tout le Liban. Tout avait commencé le 11 mars dernier. Le MEW a récemment informé SPC d’un souci opérationnel concernant l’une de ses cargaisons de fioul livrée à EDL en date du 11 Mars. Selon les tests techniques effectués par le MEW, cette cargaison de fioul n’était pas conforme aux spécifications de la qualité du produit, spécifiquement en ce qui concerne le niveau des « Sédiments ». Au départ, cette anomalie n’a provoqué aucune dispute entre les deux parties algériennes et libanaises. Selon nos sources à Sonatrach, « c’est la première fois depuis la signature du contrat en 2005 qu’un tel problème de qualité se pose et il ne fait aucun doute qu’égard aux excellentes relations qui lient SPC au MEW la situation sera vraisemblablement résolue à l’amiable d’ici peu », nous assure-t-on.
« Il se trouve que part un concours de circonstances fortuites et malheureuses, cette personne, soit aussi l’agent maritime qui a été utilisé par la société de trading qui a effectué la livraison de la cargaison contentieuse », a-t-on appris auprès de nos sources à la direction générale de Sonatrach.
La suite de nos investigations dans la deuxième partie de notre enquête…