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jeudi, mars 28, 2024

Révélations. Les copains, les cousins et les parents des dirigeants algériens : comment Mobilis s’est transformé en un nid de favoritisme

Algérie Part a poursuivi ses investigations sur le malaise inquiétant qui règne au sein de Mobilis, l’opérateur de téléphonie mobile public filiale du groupe Algérie Télécom. Comme lors de notre première enquête qui a valu au Directeur général actuel de Mobilis, Adel Dekali, d’être convoqué au ministère de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du Numérique, nous avons découvert de nombreuses anomalies ayant trait à des pratiques de management caractérisées uniquement par le favoritisme et le mercantilisme au détriment de l’intérêt général de l’entreprise. Révélations. 

Comme il avait été expliqué et révélé lors du premier volet de notre enquête, le DG de Mobilis Adel Dekali aime s’entourer par des « courtisans » ou des « amis » issus de son entourage personnel ou des cadres dirigeants recrutés essentiellement parce qu’ils sont les parents de « hauts responsables » au sein du gouvernement algérien.

Parmi les collaborateurs privilégiés d’Adel DEKALI, nous retrouvons M. Abdelaziz  Zerrouki qui occupe depuis peu le poste de divisionnaire principal, et qui a été lui et le tristement célèbre DRH, les artisans du limogeage de l’ex-divisionnaires des affaires générales, pour que la voie leur soit libre aux postes supérieurs prévus dans la nouvelle organisation de Mobilis. Avant de vivre cette ascension,  M. Abdelaziz Zerrouki a moisi pendant plus de 3 années et demie au niveau de la direction régionale d’Alger.

Une telle compétence ne serait pas restée toutes ces années sans aucun plan de charge. Toutes les grandes entreprises se le seraient arrachées ! Rien de cela. Mais Adel DEKALI a fait de M. Abdelaziz Zerrouki l’un de ses collaborateurs et conseillers les plus importants. Il lui  demande toujours conseil  et en l’absence d’un Directeur Général Adjoint (DGA), M. Abdelaziz Zerrouki est devenu l’un des plus gradés de Mobilis.

Au sein de Mobilis, M. Zerrouki, qui est impliqué jusqu’au cou dans l’affaire Condor, veut faire porter le chapeau à ses collègues inculpés eux aussi dans cette affaire, alors que leur position est plus confortable que la sienne. En effet, il n’a jamais cessé de répéter aux inspecteurs de l’Inspection Générale des Finances (IGF), en aparté bien évidemment, qu’il n’y était pour rien, et qu’il faudra chercher des preuves chez ses collègues !

Parmi les autres privilégiés du DG de Mobilis figure  aussi M. Said Kouachi, qui occupe le poste de conseiller en communication et qui n’arrête pas de se vanter de connaitre des personnalités les mieux placées au sommet de l’Etat algérien. Parmi les exploits de Said Kouachi, un contrat de sponsoring récemment signé avec le sélectionneur national M. Belmadi, à 30 milliards de centimes. Oui 30 milliards de centimes en ces temps d’austérité ! Ce même contrat allait être signé début 2020 à 6 milliards de centimes. Said Kouachi a réussi son coup à 5 fois le montant initial !

La signature de ce fameux contrat s’est fait aussi grâce à l’implication de M. Hammadi, récemment confirmé en tant que directeur de la communication, car ce dernier fait des courses au marché pour le domicile de DEKALI et emmène ses enfants en promenade de temps en temps. Pour Adel DEKALI, c’est ainsi qu’il évalue la compétence de ses collaborateurs.

La dernière trouvaille de Kouachi et Hammadi pour conforter la position de DEKALI auprès des hautes autorités du pays, est l’achat par Mobilis d’une dizaine d’ambulances dont le coût d’acquisition dépasse les 10 milliards de centimes. Ces ambulances seront offertes par le ministre de la poste et des télécommunications aux populations des régions enclavées qu’il visitera dans les prochains jours. Pour être dans les délais et ne pas retarder davantage les visites du ministre Brahim Boumzar, Abdelaziz Zerrouki a proposé à DEKALI de fractionner cette commande, en n’achetant au départ que 2 ambulances, alors que le besoin initial est de 10 ambulances, car selon la règlementation toute acquisition qui dépasse trois milliards de centimes devra passer obligatoirement par la commission du gré à gré et par la suite la commission des marchés ce qui prendra au minimum une dizaine de jours.

Abdelaziz Zerrouki a proposé ce fractionnement qui est formellement interdit par la loi, pour faire plaisir à son mentor Adel DEKALI. Ainsi, le DG de Mobilis, toujours en ces temps de vaches maigres, a aussi acheté pour 2 milliards de centimes des cadeaux de fin d’année, qu’il a offert pour se maintenir à son poste. 2 milliards de centimes pour des gadgets qui seront imputés du budget de la communication de Mobilis ! Avez-vous remarqué qu’aucun article n’a été écrit pour critiquer la gestion scandaleuse de Mobilis par DEKALI ? Savez-vous pourquoi ? Parce que Kouachi et Hammadi ont acheté par la publicité et les cadeaux, le silence de quelques journalistes de la presse écrite, électronique ou télévisuelle.

Par ailleurs, Adel DEKALI a récemment fait valider une organisation intrigante pour pouvoir recruter de l’extérieur, alors que des compétences avérées existent à Mobilis. Cette organisation va faire exploser les charges de Mobilis, en doublant le nombre de divisionnaires et directeurs qu’il faudra doter en véhicules de service, en espaces et en outils de travail.

Cette nouvelle organisation n’aura aucun effet sur le first et le middle management de l’entreprise. Seuls quelques cadres supérieurs vont en profiter. D’autre part, Adel DEKALI a dernièrement modifié les composantes de la commission de discipline et de la commission de recours en y plaçant des syndicalistes controversés peu réputés pour leur droiture morale, et ce afin que chaque employé ayant un problème avec DEKALI ou l’un de ses protégés soit sanctionné sans le moindre souci.

Cette manœuvre a été orchestrée par le machiavélique Abdelaziz Zerrouki, Rédha Djaafar le DRH de Mobilis qui espérait en vain, le poste de divisionnaire RH , et Karim Heddouche l’inspecteur général de l’entreprise. Cette manoeuvre s’est faite suite à l’échec cuisant de ces derniers dans l’affaire de l’inspecteur régional de Sétif, à qui ils ont demandé de falsifier un rapport d’inspection, pour qu’il soit en la défaveur de son directeur régional actuellement suspendu par DEKALI, sur qui le DRH et l’inspecteur général ont lancé une chasse aux sorcières sans précèdent, en raison de son refus de cautionner leurs combines.

L’inspecteur régional de Sétif de Mobilis a été innocenté à deux reprises lors de son passage en commission de discipline et en commission de recours, grâce notamment à l’impartialité des vrais syndicalistes qui étaient membres de ces deux commissions, et que DEKALI a fait récemment remplacer par des syndicalistes sulfureux et douteux.

Rédha Djaafar, le DRH de Mobilis a récemment démissionné, car Adel DEKALI ne l’a pas désigné comme divisionnaire chargé des Ressources Humaines (RH) dans la nouvelle organisation en dépit de tous ses sacrifices consentis pour gagner les faveurs du DG de Mobilis.

Parmi les nouveaux syndicalistes qui ont intégrés ces deux commissions, figure un certain Walid DEKALI, cousin de l’actuel PDG de Mobilis. Récemment propulsé de la catégorie 16 à la catégorie 22, puis muté de la direction des ventes à la direction de la communication sous l’aile de M. Hammadi. Placer son cousin dans une commission sensée être souveraine et paritaire est un cas flagrant d’un conflit d’intérêt. Mais à Mobilis qui s’en soucie ?

Adel DEKALI, qui se vante d’être un expert hors pair en télécommunications, a aussi installé 8 sites techniques hybrides de dernière génération (équipés de groupes électrogènes et de panneaux solaires) sur le tronçon reliant la wilaya de Naâma à Bechar et Adrar, et ce après la fameuse déclaration depuis Oran du ministre sur le sud algérien (Oran n’est pas le sud dixit le ministre). DEKALI, sous l’effet de la pression et de la précipitation, a fait installer des sites de dernière génération acquis à plusieurs milliards de centimes, alors qu’il disposait dans les magasins de Mobilis d’anciens sites désinstallés et réutilisables, surtout que dans ce tronçon routier, les rares personnes qui le fréquentent n’ont besoin que de la voix pour être joignables ou pour passer des appels.

Le retour sur investissement de ces sites non rentables se fera d’ici 50 ans ! C’est comme si que vous achetiez une Porsche pour rouler à 20 km/heure. Les décisions du management de Mobilis ont de quoi susciter de légitimes interrogations sur leurs intentions.

Adel DEKALI s’est aussi distingué par des déclarations mensongères à la presse, notamment sur l’amélioration de la qualité du réseau que lui seul a constaté, et surtout par le nombre extraordinaire d’un million d’abonnés, réalisé grâce à lui, en seulement un mois ! Avec la saturation du marché, et la qualité médiocre du réseau, ce chiffre ne sera réalisé selon les scénarios les plus optimistes, que d’ici 5 ans au moins.

« Pour tronquer les tests sur la qualité du réseau, Adel DEKALI a demandé aux directeurs régionaux de faire les tests la nuit et dans les zones les moins peuplées. C’est normal que vous avez eu une qualité de réseau meilleure, puisque à ces heures très tardives, pendant lesquelles vous leur avez demandé de faire les tests, tout le monde dort ! », confie à Algérie Part sur un ton sarcastique un cadre dirigeant de Mobilis.

La dernière trouvaille de DEKALI, qui est convaincu que ses jours sont comptés à Mobilis, proposera prochainement au conseil d’administration de Mobilis dont il est le Président, de valider un avenant à son contrat de travail, pour s’offrir une retraite dorée, en percevant après son départ, des indemnités égales au nombre d’années travaillées tout au long de sa carrière. En d’autres termes, s’il ne travaille que 8 mois à Mobilis, il veut percevoir des indemnités équivalentes à la totalité des années travaillées ! Cette manoeuvre désespérée a fait beaucoup jaser au sein de Mobilis.

Dans le même sillage, DEKALI est pressé de confirmer les gens qu’il a placés pour qu’ils ne soient pas inquiétés après son départ. Il a d’ailleurs commencé par confirmer Samira Bourayou, la nièce du Premier-ministre, après seulement 3 mois en tant que divisionnaire, alors que selon la règlementation, les cadres supérieurs ne sont confirmés qu’après une période d’essai concluante d’au moins 6 mois.

Voici ce qu’a réussi Adel DEKALI à faire de Mobilis en quelques mois seulement. Et ce bilan ne cesse d’inquiéter les travailleurs de Mobilis qui n’ont cessé de contacter notre Rédaction pour attirer l’attention des plus hautes autorités du pays sur les agissements de la direction générale de leur entreprise stratégique qui gère au quotidien un parc global d’abonnés de 18,75 millions d’abonnés depuis le 3ème trimestre de 2020, en hausse comparativement à la même période de 2019 où il avait 18,17 millions. Notons enfin que beaucoup de leurs doléances transmises au Groupe Algérie Télécom et au ministre du secteur sont malheureusement restées sans suite. ​​​​​​​​​ ​

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3 تعليقات

  1. Bien que cet article laisse supposer un règlement de compte, il dévoile cependant la triste réalité du mode de fonctionnement de l’ensemble des institutions du pays, les mentalités mesquines et la médiocrité préjudiciable des responsables gestionnaires. En l’état actuel des choses l’on est enclin de croire que rien n’a changé et que les pratiques et méthodes de l’ancien semblent perdurer