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mardi, mai 30, 2023

Retraites des Moudjahidine, gratuité du livre scolaire : l’Etat algérien a dépensé plus de 1,2 milliard de dollars en 2018 sans aucun bilan

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En Algérie, la gestion de l’argent public souffre toujours d’un manque criant de transparence et d’une absence totale de la culture des Bilans, à savoir une comptabilité précise et claire démontrant avec minutie les affectations budgétaires et leur saine consommation. En 2018, l’Etat algérien est intervenu directement pour dépenser plus de l’équivalent de 1,2 milliard de dollars afin de financer plusieurs activités sociales. Une année plus tard, le gouvernement algérien n’a fourni aucun bilan détaillé pour présenter le suivi de ces dépenses en expliquant leur bien-fondé. 

Ainsi, Algérie Part a obtenu un document interne rédigé par le ministère des Finances qui dévoile un état des lieux intriguant de certaines dépenses de l’Etat algérien en 2018. Ces dépenses sont comptabilisées dans le chapitre de l’intervention sociale de l’Etat. Et à ce titre, en 2018, les autorités algériennes ont débloqué pas moins de 58, 4 milliards de DA, soit l’équivalent de 550 millions de dollars, pour financer le différentiel de pensions de retraite pour les moudjahidines, les petites pensions et les pensions d’invalidité. A la suite du déblocage de ce budget, aucune donnée financière n’a été, par la suite, fourni par le gouvernement pour expliquer la répartition exacte de ces 58,4 milliards de Da. De quel différentiel il s’agit et pourquoi le Moudjahidine dont le département ministériel bénéficie d’ores et déjà d’un énorme budget dépassant l’équivalent de 2, 1 milliards de dollars ont-ils besoin d’une nouvelle allocation budgétaire ? Aucune réponse n’a été donnée jusqu’à aujourd’hui  à cette question.

Par ailleurs, toujours en 2018, l’Etat algérien a financé une contribution au Fonds de réserves de retraites a coûté l’Etat algérien pour 85,0 Mrds DA, soit l’équivalent de 840 millions de dollars. Une autre dotation a été accordée à l’Agence de Développement Social (ADS). Il s’agit d’une enveloppe de 26,9 Mrds DA.  Des crédits ont été débloqués pour financer la couverture des emplois d’attente avec une somme de  6,9 Mrds DA.46,5 Mrds DA ont été également dépensés pour améliorer  la prise en charge du dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DAIP) destiné aux jeunes demandeurs d’emploi.  

Les autorités algériennes prétendent aussi avoir consacré11,0 Mrds DA pour le Fonds d’indemnisation des victimes de terrorisme et 9,0 Mrds DA pour financer une allocation spéciale de solidarité pour les élèves démunis. En 2018, notre document indique que l’Etat algérien a financé la gratuité du livre scolaire pour les élèves démunis à hauteur de 6,5 Mrds DA. Il aurait même alimenté le fonds de compensation des frais de transport dans le Sud avec 5,3 Mrds DA. Et enfin, 1,0 Mrd DA ont servi à financer l’inscription d’une dotation pour la stabilisation des prix du sucre et de l’huile. 

En conclusion, ces dépenses sociales de l’Etat algérien ont été chiffrées en 2018 à pas moins de 122 milliards Da, soit l’équivalent de 1,2 milliard de dollars. Mais tout cet argent a-t-il réellement servi pour couvrir toutes ces dépenses  sociales ? Et pourquoi les citoyens algériens n’a pas senti une quelconque amélioration de son mode de vie ni de son train de vie si tout cet argent a été effectivement dépensé pour satisfaire tous les besoins sociaux répertoriés dans le document rédigé par le ministère des Finances ?

Selon nos investigations, ni la commission des finances et du budget de l’APN, le parlement algérien, ni l’inspection générale du ministère des Finances (IGF), principal organisme de contrôle des dépenses publiques, n’ont le moindre détail sur la concrétisation réelle et effective de ces budgets sur le terrain. Où est donc parti tout cet argent ?

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