Faut-il écrire le Tamazight en lettres latines comme le français et les autres langues européennes ? Officiellement, cette question n’a pas encore été tranchée, mais le Haut-commissariat pour l’amazighité (HCA) publie la majorité de ses travaux en caractères latins. Preuve en est, le premier témoignage en langue amazighe sur l’histoire de la révolution nationale a été publié en lettres latines.
Le témoignage du Moudjahid Boudaoud Mohamed dit Si Mansour a été écrit en caractères latins, car « la codification graphique de Tamazight en caractères latins est de rigueur depuis le début de l’enseignement de Tamazight à l’université en 1990 et le HCA utilise les caractères latins codifiés conformément aux recommandations d’un colloque scientifique. Ce caractère est adopté également par les quatre instituts de langue et de culture amazighes à Bouira, Tizi-Ouzou, Béjaïa et Batna », a expliqué à ce sujet le secrétaire général du Haut-commissariat pour l’amazighité (HCA), Si Hachemi Assad.
Mais le même interlocuteur a reconnu également lors d’un café littéraire organisé au HCA que la généralisation de tamazight « implique l’ouverture sur l’écriture de la langue amazighe en caractères Tifinaghs codifié et en lettres arabes codifiées, outres l’utilisation des caractères latins », a-t-il estimé, soulignant que « le choix des trois alphabets est objectif et imposé par la conjoncture actuelle ».
Le recours aux lettres latines dans l’écriture de tamazight est dicté par « l’absence d’initiatives sur l’écriture de Tamazight en lettres arabes depuis 29 ans », a indiqué le même responsable, ajoutant que « l’Académie de la langue amazighe en cours de création aura à se prononcer sur cette question ». « Les prérogatives du HCA consisteront à promouvoir et à préserver Tamazight », a conclu le secrétaire général du HCA en dernier lieu.