Le régime algérien dure depuis des années et se maintient au pouvoir en dépit de toutes les tempêtes politiques que connaît notre pays depuis l’Indépendance. Quel est le secret de sa longévité ?
Un rapport d’expertise rédigé par l’Institut Montaigne en France, un Think Thank qui regroupe des cadres d’entreprises, de hauts-fonctionnaires, des universitaires et des représentants de la société civile française, a planché sur cette question en fournissant plusieurs pistes d’explication.
“Si elle est en effet traversée par de nombreuses fragilités, notamment au niveau économique, le pays connaît une relative stabilité depuis la fin de la guerre civile en raison notamment d’un équilibre subtil entre redistribution de la rente pétrolière et contrôle de la société civile par un appareil sécuritaire extrêmement développé“, analyse d’emblée le rapport de l’Institut Montaigne dirigé par l’agrégé de géographie, Hakim El Karoui qui a enseigné à l’université Lyon II avant de rejoindre le cabinet du Premier ministère français en 2002.
Ce même rapport qui vise à évaluer la politique de la France dans le Monde Arabe note également que « le traumatisme de la “décennie noire” « d’expliquer l’atonie de la société algérienne face à un État sécuritaire très puissant, critiqué par beaucoup mais jamais sérieusement remis en cause depuis l’offensive islamiste au début des années 1990 ».
Cependant, la survie du régime algérien n’est pas une certitude car « les deux piliers de la stabilité de l’État algérien que sont la redistribution de la rente et le contrôle de la société par l’appareil de sécurité sont toujours fragiles », avertit ce rapport selon lequel “à l’instar des autres États rentiers, l’Algérie subit la chute des cours du pétrole, qui affectera ses capacités redistributives si elle dure trop longtemps ».
« L’Algérie peut faire perdurer son système économique encore quelques années », analyse encore ce rapport d’expertise car notre pays est encore « aujourd’hui très peu endettée ». L’Institut Montaigne conclut enfin que « la principale menace qui pèse sur elle est moins connue : c’est l’épuisement de ses ressources gazières à l’horizon de dix ou quinze ans, ressources qu’elle comptait bien ». Le régime va-t-il réussir à relever donc ce défi pour préserver sa survie ? La réponse à cette question déterminera l’avenir de l’Algérie.