Les interdictions de films se suivent et ne se ressemblent pas. Après l’interdiction du film «Larbi Ben M’hidi » de Bachir Derraïs, c’est au tour d’un autre film d’être empêché de projection : «Fragments De rêves» de la réalisatrice Bahia Bencheikh. Le n’a pas pu être projeté en clôture des rencontres cinématographiques de Béjaïa, RCB, faute de « visa de projection » émanant du ministère de la Culture.
Or, « Fragments de rêves », est un film documentaire « politique ». Dans un synopsis publié à la sortie de l’œuvre en 2017, on y lit que « « Fragments de rêves » est un documentaire qui reprend la parole brute de personnages forts des mouvements sociaux en Algérie depuis 2011. Le film croise des images d’entretiens originaux et exclusifs avec des acteurs et leaders de ces mouvements avec des images d’archive qui ont circulé sur les réseaux sociaux. »
« « Fragments de rêves » est un témoignage fort et réel de la parole d’acteurs pour le changement, traduisant une vision parmi d’autres, de ce qu’est une revendication des droits et qui permet de sortir du cliché qui colle aux manifestants comme étant par essence des casseurs. », ajoute le producteur.
Cette interdiction a pour première conséquence la suspension des rencontres cinématographiques de Béjaïa. « L’équipe des RCB prend acte de cette décision et compte agir dans le cadre du respect de la loi… La programmation a toujours été effectuée dans le cadre du respect des valeurs démocratiques et du respect de la dignité humaine », a indiqué l’association Project’ Heurts qui organise la manifestation. « Conscients de la nécessité d’une réglementation dans l’attribution des autorisations de projection des films, il demeure indispensable d’avoir accès aux critères d’attribution en toute transparence par respect au public », a expliqué l’association.
C’est donc un nouveau coup dur qui vient d’être donné à la création artistique en Algérie ! Et cette situation nourrit des inquiétudes légitimes dans les rangs des artistes et cinéastes algériens.