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vendredi, septembre 29, 2023

Pourquoi l’Algérie fait partie en 2020 des 33 économies les plus faibles au monde

Les Algériennes et Algériens sous-estiment largement la faiblesse de l’économie de leur pays et ne sont pas suffisamment conscients du degré alarmant du sous-développement économique de leur pays. La richesse créé par les hydrocarbures et leurs exportations maquillent de nombreux déséquilibres et permet à l’Algérie de tenir debout avec une richesse nationale, Produit Intérieur Brut, annuelle qui flirte avec les 170 milliards de dollars US en 2019. Mais si on enlève à l’Algérie le pétrole et le gaz, le pays produira une richesse annuelle qui ne dépassera pas les 136 milliards de dollars par. 

Et pour cause, les hydrocarbures représentant pas moins de 20 du PIB de l’Algérie et 41 % des recettes budgétaires de l’Etat algérien. Sans pétrole et gaz, l’Algérie deviendra un pays presque aussi pauvre que le Maroc qui produit 122 milliards de dollars de richesse annuelle par an. Un pays comme le Pérou en Amérique Latine deviendra plus riche que l’Algérie et le Chili sera un pays deux fois plus riche que le notre.

L’Algérie est donc une économie faible, très faible si on lui enlève ses hydrocarbures. Mais, pour évaluer le niveau de développement économique des pays dans le monde, il y a d’autres critères que le PIB annuel ou le taux de croissance. La « qualité de l’économie » d’un pays est également mesurée par sa stabilité macro-économique, son système de fiscalité, sa productivité et compétitivité économique, son dynamisme économique ou l’engagement de sa population active. Et malheureusement, l’évaluation de l’Algérie par les expertises des organismes internationaux indique que notre économie nationale fait partie en 2020 des 33 économies les plus faibles et moins performantes dans le monde.

La plus récente des évaluations et expertises réalisées dans ce domaine nous provient de l’Indice Mondial de la Prospérité établi récemment par le Legatum Institute, un think-tank indépendant basé à Londres et financé par le fonds international d’investissement Legatum, vient de classer l’Algérie au 162e rang mondial concernant le dynamisme économique sur 167 pays à travers la planète. Ce qui inclut notre pays parmi les 5 pays les moins dynamiques économiquement.

Le “Prosperity index report” est un classement qui permet de comparer les performances relatives de chaque pays en termes de prospérité globale, qui se base sur 12 piliers tels que la santé, l’éducation et le capital social, ainsi que les 66 éléments au sein des piliers. “L’indice de prospérité Legatum” classe ainsi 167 pays à travers le monde selon leur degré de prospérité. Mais la prospérité est définie sur la base de douze critères clés que sont la sécurité, les libertés individuelles, la gouvernance, le capital social, l’environnement de l’investissement, les conditions entrepreneuriales, l’accès au marché et la qualité des infrastructures, la qualité économique, les conditions de vie, la santé publique, l’éducation et l’environnement naturel. Malheureusement, l’Algérie se classe très mal dans chacun des douze critères déterminant le classement global.

Concernant l’économie du pays, l’Algérie se retrouve malheureusement au 134e rang mondial sur 167 pays répartis à travers le monde. Dans la région Afrique du Nord et Moyen-Orient, l’Algérie arrive à la 17e place des économies les plus fortes et performantes derrière plusieurs pays voisins ou arabes. Pourquoi ?

Parce que l’Algérie récole de mauvaises notes dans plusieurs catégories. La première est la stabilité macro-économique dans laquelle l’Algérie a reculé de plus de 37 places en 2020. La stabilité macroéconomique se résume à la stabilité du niveau général des prix. L’inflation est représentée par le taux d’inflation annuel. Le calcul du taux d’inflation annuel utilise l’indice de prix à la consommation. L’inflation est une augmentation ample et soutenue du niveau général des prix, mesurée par un indice du coût de différents biens et services. Une augmentation répétée des prix érode le pouvoir d’achat de la monnaie et des autres actifs financiers à revenu fixe, provoquant ainsi de graves distorsions et incertitudes économiques. La déflation est le phénomène inverse de l’inflation ; elle se traduit par une baisse continue du niveau des prix.

Inflation et déflation ont pour effet respectif la diminution ou l’augmentation du pouvoir d’achat de la monnaie en biens et services. Le taux d’intérêt est l’autre variable financière très importante pour la stabilité macroéconomique. C’est la variable d’ajustement sur les marchés des capitaux à court moyen et long terme. Les taux d’intérêts peuvent se classer jusqu’à cinq groupes. Dans le premier, il s’agit du taux que l’autorité monétaire applique à ses prêts ou au quel il escompte les effets escomptables des banques créatrices de monnaie dénommé taux d’escompte ou taux d’escompte officiel ; Le deuxième groupe comprend un ou plusieurs taux représentatifs du marché monétaire à court terme c’est-à-dire le taux auquel les emprunts à court terme s’effectuent entre les institutions financières. Ces taux sont normalement dénommés taux du marché monétaire et taux du bon de trésor ; etc

En Algérie est un pays instable sur le plan macro-économique en raison de l’instabilité de son taux d’inflation et de ses taux d’intérêt. Des prix qui partent sans cessent à la hausse à cause de dépendance du pays vis-à-vis des importations à défaut d’une production locale importante et des taux d’intérêt importants qui empêchent le financement des investissements ou les ménages afin de booster la consommation, moteur important de la croissance économique.

Ces paramètres font en sorte que l’Algérie arrive au 122e rang mondial en matière de stabilité macro-économique sur 167 pays étudiés et expertisés. C’est un signal très alarmant.

La productivité et la compétitivité est l’autre point très faible de l’économie algérienne. Il faut savoir que la productivité du travail = quantité produite / quantité de travail utilisée. La quantité de travail utilisée peut être mesurée simplement par le nombre de travailleurs (ou nombre d’emplois) ; on obtient alors la productivité par tête (ou productivité moyenne).

Il faut bien distinguer entre la production et la productivité.  En économie, la productivité est définie comme le rapport, en volume, entre une production et les ressources mises en œuvre pour l’obtenir. La production désigne les biens et/ou les services produits. Les ressources mises en œuvre, dénommées aussi facteurs de production, désignent le travail, le capital technique (installations, machines, outillages…), les capitaux engagés, les consommations intermédiaires (matières premières, énergie, transport…), ainsi que des facteurs moins faciles à appréhender bien qu’extrêmement importants, tels le savoir-faire accumulé.

Quant à la compétitivité, elle traduit plus généralement la capacité d’une économie ou d’une entreprise à faire face à la concurrence étrangère. Mais le calcul de l’indice de compétitivité d’un pays se fonde uniquement sur les prix : c’est le rapport entre l’indice prix des importations et l’indice des prix à la production.

En Algérie, la main-d’oeuvre n’est pas chère. Le salarié algérien est, certes, beaucoup moins payé que le salarié européen, turc ou de certains pays asiatiques. Mais sa productivité et sa compétitivité sont faibles parce qu’il n’est n’est pas qualifié et n’est pas productif dans son travail. C’est pour cette raison que l’Algérie est un pays beaucoup moins avancée économique et technologiquement. En terme de productivité et de compétitivité, l’Algérie arrive à la 127 places sur 167 pays dans le monde. Nous donc très en retard, mais vraiment très en retard par rapport aux pays les plus évolués.

Or, sans productivité ni compétitivité et avec une stabilité économique très faible, il est impossible de se développer économique et de devenir un pays développé tout court. Le pétrole et le gaz ne font que cacher cette réalité amère. Le jour où cette richesse disparaîtra, l’Algérie se réveillera avec la « gueule de bois ». Espérons que ce jour-là, il ne sera pas trop tard pour rattraper le temps perdu…

 

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12 تعليقات

  1. Je pense qu’il y a d’autres classements bidons à trouver sur le net.
    Ya Semmar on peut t’aider à trouver chaque jour un classement qui met l’Algérie parmi les derniers…
    Je vois que tu les aimes ces classements bidons…D’ailleurs comme on est nuls de chez nul, beaucoup de marocains et de tunisiens cherchent chaque jour a venir chez nous…A mon avis ils ne lisent pas le journalisme de haut niveau de Si Abdou…

    Donc promis on t’aide à trouver d’autres classements bidons de boites bidons ou de think tank bidons ou à la solde du makhnez…

    Bravo pour les informations pertinentes que tu livres chaque jour ! Momo6 et le mak et le sionisme te remercient!

  2. @Dey dey , on voit bien qu’il y a des vérités qui dérangent.
    Sinon, l’article omet de signaler que l’Algérie n’a jamais eu l’usufruit de ses richesses naturelles ce qui signifie que si un gouvernement qui voudrait du bien à son pays voyait le jour ( on peut rêver) les prévisions citées deviendraient caduques.

  3. PAUVRE Dey Hussein6 December 2020 At 20 h 31 min
    Je pense que le journaliste aime plus l’Algérie que toi (qui aime bien châtie bien)
    A la rigueur si l’article ne te plait pas expose tes arguments.
    Nos frères Marocains et tunisiens viennent chez nous pour travailler ; ce que les ANEGERIENS ne font pas.
    BREF si l’Algérie ne va pas bien c’est à cause des Algériens en premier lieu

    Dey Hussein6 December 2020 At 20 h 31 min …… Ton pseudo est lourd de sens

  4. D’abord le constat économique de l’algerie fait par l’auteur sous-estime l’ampleur de la catastrophe. Mais avant je vais me permettre en tant qu’expert financier à souligner deux choses: le PIB comme le revenue d’une entreprise, n’est pas un signe de prospérité. Ca représente la taille d’une économie. Secondo, le secteur de l’energie en Algérie représente plus de 95% du PIB et n’ont pas 20%, comme l’auteur à mentionner.

    Autrement dit, sans pétrole et gas, l’Algerie ne sera pas considéré un etat ou une économie.

    PIB= C+I+G+(X-M)
    C:Consommation
    I: Investissement
    G: Dépenses du Gouvernement
    X: Export
    M: Import

    Comme toutes les composantes du PIB algerien sont fortement dépendantes du prix de pétrole, sans ce dernier, la consommation va disparaître, les Investissement, qui sont d’ailleurs majoritairement étatique, vont disparaître, les depenses du gouvernement disparaîtront, l’export disparaîtra mais l’import continuera vu que les algériens auront besoins de quoi manger. Dont, le PIB algerien passera au négatif immédiatement si il n’y a pas de pétrole. Alors on peut pas dire la même chose pour le Maroc. C’est pour ça, que le papier de toilette autrement connu comme le dinar Dz n’a cessé de baisser même si les exports des hydrocarbures sont majoritairement indexé au dollar.

    Ajoutont à cela l’impossibilité d’attirer des investisseurs étrangers vue le climat de corruption, 0 gouvernance, 0 plan de relance, 0 réformes structurelles, 0 Instabilité et incertitude politique, et bien évidement, un pays où la situation securitaire ne cesse de se dégringoler avec ses voisins de tout côtés.
    Bien sûr, les algériens vivant à l’étranger s’enfichent mais viennent commenter contre le Maroc. La réalité c’est que 30 ans d’ici, le Maroc sera nettement différent du Maroc que vous aviez connaître et l’algerie disparaîtra.

    Verdict:

  5. N importe quoi mr. Semmar. Si vous enlevez les hydrocarbures du pib algerien, il ne restera plus rien…puisque l argent genere par le secteur des hydrocarbures est reinvesti dans l economie. C est grace a cet argent que l etat investit et paye ses fonctionnaires, qui eux font tourner l economie grace a la consommation.

    Donc non, sans hydrocarbures et ses revenus, le pib algerien toyrnerait aux alentours de 30-40 milliards de dollars.

  6. La seule réponse est que l’Algérie n’a jamais eue d’hommes intègres au pouvoir, et surtout cela fait mal à lire et entendre, la majorité des Algériens sont fainéants car biberonné à la rente.
    Très peu d’Algériens surtout dans la fonction publique travaillent sérieusement. C’est plutôt des tirs au flanc.
    Quand je dis fainéants, c’est en Algérie, car les mêmes dans d’autres pays sont reconnus pour leurs ardeurs à la tâche.

  7. L’Algérie ne te demande rien du tout, elle n’a pas besoin de gens comme toi qui la dénigrent à longueur de journée.
    L’Algérie a, malheureusement, enfantée, des citoyens illégitimes, dont tu fais parti, et qui lui font honte.
    Si pour toi l’Algérie est ce pays nul et exsangue et qui ne te mérite pas, alors, chiche, demande la destitution de ta nationalité Algérienne et ainsi, tu seras tranquille et tu ne porteras plus les malheurs de l’Algérie sur tes épaules.

  8. ya abdou léguia , de plus en plus de klebs makhzenien se joignent à ta horde de harkis ,il y en n’a même un qui pense que tu ne vas pas assez loin dans le diagnostique , » the geologist « se prétendant expert financier , il voulait sans doute dire expert en économie , mais comme « géologue » il ne connais pas la différence , il te faudra être plus vindicatif ,car tu va être débordé sur tes flancs ya khriss

  9. « Les Algériennes et Algériens sous-estiment largement la faiblesse de l’économie de leur pays et ne sont pas suffisamment conscients du degré alarmant du sous-développement économique de leur pays. »

    C’est vraiment malhonnete de charger les citoyens Algeriens de la mal-vie qu’ils/elles vivent. Vous avez oublier les guerres, les rebellions depuis 1832 et ce jusqu’a 1962. Vous avez oublier les combats des dirigeants de la revolutions contre la confiscations de la liberte’ en 1962, a savoir Ait Ahmed (FFS), Boudiaf (PRS) et tous ceux assassiner qui dans les rue de Madrid, hotel en Allemagne, en residences surveille’ Ferhat Abbas, etc… Les luttes du PAGS, des revoltes estudiantines, la revoltes de constantines, Tizi, etc. Sans se referer au derniers massacres et genocides de 1990 jusqu’a 2019. Le Hirak pacifique est la pour demonter que les Algeriens sont vivant et veulent detenir leurs destin dans leurs mains et non de quelques parasites meme en etant parasites made in Algeria.

    PS: Le Sinn Fein et son leader Gerry Adams durant les annees de lutte passait a la BBC qui ont le voyent parler mais ont n’ecoutaient rien de ce qu’il disait. La BBC et le gouvernement Britanique faiseaient de la censure contre un opposant car ils avaient peur de ses paroles et de ses verites. C’est la meme chose avec les Algeriens en Algerie, en France et meme avec les Marrocain chez leurs maitre d’esclaves. Liberer la paroles et les initiatives et cette theorie de lamentations disparaitera comme un cauchemar, le developpement de l’Algerie, de la Libye, Tunisie et du Maroc sans le maitre des esclaves sera un jeu d’enfants!!!

  10. Jaya mayla men b3id!Deouis son indépendance et enivrée par sa révolution et ses un million et demi de Chouhada,l Algérie sous Boumediene voulait faire comme fait la révolution islamique iranienne aujourd hui à savoir exporter la révolution.Soutenue par Nasser en contrepartie d une part du pétrole algérien,elle partit s acoquiner avec le Cuba pour mener des opérations de subversion partout en Afrique y compris le voisin marocain!Et cela avait un prix:se négliger,négliger le pays,son économie et le bien-être de son peuple et courir derrière ses idéaux!L Algérie aurait pu se corriger et aurait pu prendre le virage avec le monde après l effondrement du mur de Berlin mais elle ne l avait pas fait,ses dirigeants gardaient les mêmes idées et continuaient dans leur opiniâtreté qui les a conduit dans le vide,un vide intérieur et extérieur:un pays exangue qui face aux aléas causés par la mondialisation,dépendant des fluctuations du prix du pétrole la seule source de revenus qu il a depuis l indépendance sans aucune diversification de l économie!L Algérie se trouve aussi, aujourd hui,déconnectée de la communauté internationale et est presque au ban des nations!Si le Cuba a formé des cadres et développé la médecine par exemple,l Algérie de Boumediene et la Libye de Kadhafi s étaient contentés des slogans utopiques et leur pays en souffrent aujourd hui et accusent du retard dans tous les domaine