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jeudi, mars 28, 2024

Plus de 640 nouveaux cas contaminés en 5 jours : la dangereuse insouciance des Algériens depuis le début du Ramadhan

Les chiffres font froid dans le dos. Oui, les chiffres « officiels » qui sous-estiment largement la réalité de l’épidémie du coronavirus COVID-19 en raison de la faiblesse des capacités du dépistage de l’Algérie, démontrent tout de même que nous assistons à une augmentation vertigineuse de nouveaux cas contaminés depuis le début du premier jour du Ramadhan. Plus de 640 cas en 4 jours ! C’est une situation explosive qui s’explique par l’insouciance des Algériens et le faible impact sur l’épidémie du confinement partiel décidé par les autorités algériennes. 

Le premier jour du Ramadhan, 120 cas contaminés recensés officiellement. Le 2e jour, 129 cas recensés. Le 3e jour, 126 nouveaux cas contaminés. Le 4e jour, 135 nouveaux cas contaminés recensés. Le 5e jour, 132 nouveaux cas contaminés. Et encore ces chiffres « officiels » ne peuvent pas refléter la réalité épidémiologique du COVID-19 en Algérie à cause des énormes défaillances du système de santé. En vérité, la réalité est beaucoup plus amère et le nombre des contaminations est certainement beaucoup plus élevé.

Ce qui démontre une insouciance inquiétant et un relâchement dangereux des Algériens depuis le début du mois de Ramadhan. Cette insouciance s’explique aussi par l’amateurisme des mesures des autorités algériennes. Le confinement partiel déployé par le gouvernement algérien n’a pas du tout cassé la chaîne de transmission du virus COVID-19. Depuis le début du Ramadan, la wilaya de Blida est  soumise à un confinement partiel de 14h00 à 7h00. Les wilayas de Tizi Ouzou, Bejaïa, Oran, Sétif, Aïn Defla, Tipaza, Tlemcen, Médéa et Alger sont soumises à un confinement partiel de 17h00 à 7h00.

Ces mesures n’ont aucun sens sur le plan sanitaire puisqu’elles permettent aux habitants des grandes villes du pays de circuler le plus normalement du monde durant toute la matinée et une partie de l’après-midi. Dans ce contexte, des bousculades, des queues interminables, des millions de concitoyens se sont frottés, rencontrés et côtoyés dans les espaces publics. Cette situation inconsciente a favorisé et accéléré la transmission du COVID-19 au sein de la population algérienne. Une prise de risque très suicidaire et l’Algérie pourrait faire face à de lourdes conséquences.

L’Algérie est encore pour le moment le pays le plus impacté par l’épidémie en Afrique. Nous déplorons jusqu’à aujourd’hui  plus de 432 décès. Un bilan qui risque de s’alourdir dans les jours à venir avec cette nouvelle augmentation significative des cas contaminés.

Signalons enfin que Margaret Harris, porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a prévenu contre une nouvelle propagation de l’épidémie dans une déclaration faite au Sydney Morning Herald. « Le monde n’a pas encore vaincu la pandémie, a-t-elle mis en garde, car la propagation du virus ne fait que commencer en Europe de l’Est et en Russie ». L’Algérie devrait cesser de faire preuve d’inconscience et de se ressaisir dans les plus brefs délais.

 

 

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