Nous sommes en 2018 et il suffit d’une dizaine de minutes pour que les villes algériennes se noient sous l’eau à cause des fortes pluies de l’hiver. Ces intempéries mettent à nu l’incompétence des autorités locales lesquelles démontrent à chaque pluie leur incapacité à gérer les espaces urbains et leur adéquation avec les besoins des Algériens.
Et pourtant, grâce aux avancées de la Science, il est possible de prévoir ces intempéries et de se préparer pour limiter leurs dégâts. Les services de l’office national de météorologie (ONM) ne cessent jamais d’émettre des bulletins météo spéciaux (BMS) pour appeler les citoyens et les autorités à la vigilance. Hier lundi, l’ONM a prévu des fortes pluies à Tlemcen, Sidi Bel Abbes, Naama, Khenchela, Batna, Tébessa et Oum El Bouaghi. Tout a été consigné dans un BMS dont la validité s’étale du lundi 13h00 jusqu’à 21H00. Un autre BMS avait prévu également des fortes averses de pluies orageuses accompagnées parfois de grêles et de rafales de vent dans les wilayas de Boumerdes, Tizi Ouzou, Bejaia, Jijel, Skikda, Annaba, El Tarf, Bordj Bou Arreridj, Sétif, Mila, Constantine, Guelma, Souk Ahras et Bouira.
En dépit de ces prévisions très précises, les responsables et administrateurs de nos wilayas n’ont pris aucune précaution sérieuse pour protéger nos villes et leurs habitants contre les dangers intempéries. Lundi soir, des quartiers entiers de la capitale Alger se sont noyés à cause du sempiternel problème des canalisations bouchées des eaux pluviales.
Aucune ville algérienne n’est dotée d’un système d’évacuation des eaux conforme aux normes mondiales. Pas mêmes les infrastructures publiques qui rêvent une importance stratégique comme les hôpitaux ou les stations du métro d’Alger qui ont été presque entièrement inondées dans la nuit du lundi à mardi. Des bassins et des piscines se sont formées un peu partout dans les grandes agglomérations de la capitale. D’El-Harrach en passant par Kouba, El-Hamma jusqu’à Hussein Dey, les pluies torrentielles ont défiguré les paysages urbains livrant les citoyens à leur triste sort. Cette situation scandaleuse devrait inciter plus que jamais le gouvernement à revoir entièrement la gestion de nos villes.