« C’est une anomalie économique inacceptable d’importer pour des sommes faramineuses ». C’est avec ces mots que le PDG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, a lancé la première opération d’une stratégie qui permettra de réduire significativement la facture des importations des carburants en Algérie, une facture qui dépasse les 2 milliards de dollars.
Cette stratégie est le processing-échange pétrole brut contre l’équivalent en produits raffinés. Comme il a été révélé par Algérie Part il y a de cela plusieurs semaines, Sonatrach a noué un partenariat stratégique avec un opérateur international qui lui permettra d’envoyer du pétrole brut pour recevoir en contrepartie des carburants.
La première opération du processing mis en place par Sonatrach a commencé ce jeudi au port de Béjaïa. Un Tanker, un navire-citerne servant à transporter le pétrole ainsi que ses dérivés (essence), stationné au large du port pétrolier de Bejaia, a transporté à son bord deux millions de barils de pétrole brut dans le cadre du projet processing-échange. Cette quantité est destinée à être échangée contre des produits raffinés, essence et gasoil, dans le cadre du projet pétrole brut contre produits raffinés.
Il s’agit d’une sorte d’opération de “troc”. En effet, Sonatrach donne à la société de courtage suisse une quantité de pétrole brut et en échange le groupe pétrolier algérien obtient des quantités de carburant raffiné. Dans le jargon des pétroliers, cette opération est appelée également le processing ou le façonnage. Un contrat de façonnage est un contrat dans lequel, le façonneur va raffiner du brut fourni par son client moyennant une certaine somme d’argent (frais de façonnage ou processing fees en anglais).
« C’est un programme lancé il y a 16 mois, qui permettra de réduire la facture d’importation de produits hydrocarbures raffinés » , s’est réjoui à ce propos Abdelmoumène Ould Kaddour.
