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vendredi, avril 19, 2024

Parce qu’il est le beau-frère du Président de la Cour Suprême, il se permet de limoger 8 femmes en pleine crise sanitaire

Scandaleux et révoltant. A l’Etablissement de gestion de la circulation et du transport urbain (EGCTU), un organisme dépendant de la wilaya d’Alger qui gère 42 parkings dont 12 parkings à plusieurs étages ainsi que 21 fourrières, 8 femmes ont été limogées la semaine passée par le directeur Yacef Mohamed. Or, ces femmes étaient confinées au niveau de leur domicile parce qu’elles développaient des symptômes suspects similaires aux symptômes du coronavirus COVID-19. En plus, ces femmes sont des mères de famille qui doivent s’occuper de leurs enfants en bas âge. 

Le licenciement de ces 8 femmes a scandalisé les employés de l’EGCTU. Mais, malheureusement, personne n’a pu protester contre cet autoritarisme parce que celui ou celle qui ose tenir tête à Yacef Mohamed se retrouve également en guerre contre son beau-frère, l’actuel président de la Cour Suprême à Alger le magistrat Abderrachid Tabi. Et ce dernier garantit à son beau-frère une « protection en haut lieu ». Preuve en est, lorsque Yacef Mohamed limoge des employés de l’EGCTU, il les traîne également devant les tribunaux en affirmant fièrement et sur un ton méprisant que « la justice sera toujours de mon côté ». Un abus de pouvoir caractérisé contre lequel les employés de l’EGCTU se sentent impuissants.

Et pour cause, Yacef Mohamed gère l’EGCTU comme s’il s’agit de sa propre entreprise privée. Recrutements de complaisance, favoritisme, passation de marchés publics sans respecter les dispositions du code des marchés publics, etc., les entorses à la loi sont très nombreuses dans cet organisme très discret de la wilaya d’Alger et entièrement méconnu de l’opinion publique.

Depuis son arrivée à la tête de l’EGCTU le 06 janvier 2019, Yacef Mohamed a limogé plus de 70 employés pour les remplacer par une cinquantaine de personnes toutes issues de son entourage familial ou personnel. Ses connaissances jouissent également de plusieurs privilèges comme des voitures de service et des primes alors que le reste des travailleurs subissent au quotidien le courroux et le mépris du directeur de l’EGCTU.

A la Wilaya d’Alger, aucun haut responsable ne daigne entendre la détresse des employés de l’EGCTU sans oublier les multiples dérapages et pratiques financières très occultes.

Algérie Part avait révélé auparavant que le beau-frère du Président de la Cour Suprême, Yacef Mohamed est un ancien haut responsable du ministère des Transports où il dirigeait les moyens généraux. Mais il ne fera long feu au niveau de ce ministère à cause d’un scandale d’harcèlement sexuel qui fera beaucoup jaser. Plusieurs employées de ce ministère ont dénoncé les comportements à connotation sexuelle que Yacef Mohamed a tenté de leur infliger. Vers 2016, Yacef Mohamed est appelé à quitter définitivement le ministère des Transports.

Abdelkader Zoukh le récupère et lui permet de rebondir grâce à cette nomination à la tête de l’EGCTU. Et en plus, l’ancien Wali d’Alger lui offre une impunité totale. Plusieurs scandales se succèdent à l’EGCTU, mais jamais l’ancien Wali d’Alger n’a voulu bouger son petit doigt. A titre d’exemple, Yacef Mohamed introduit dans le management de l’EGCTU un ami affairiste, un certain Djamel Edoui. Les deux compères vont gérer les budgets de l’EGCTU comme s’il s’agit de leur portefeuille privé.

Preuve en est, l’EGCTU était conventionné avec la société publique d’assurances la SAA. Ils vont rompre cette convention et sélectionner un nouveau assureur, le privé l’Algérienne des Assurances les 2A. Pis encore, le contrat sera conclu avec un simple agent agréé de la 2A situé à la rue Hassabi Ben Bouali d’Alger-centre alors qu’il aurait fallu négocier et traiter avec la maison-mère.

D’autre part, depuis l’arrivée de Yacef Mohamed à la tête de l’EGCTU, plusieurs machines de traçage routier pour marquage au sol sont tombées en panne dans des circonstances étonnantes. Et comme par hasard, l’EGCTU change de fournisseur et choisit un fournisseur privé pour acquérir une nouvelle machine au prix de 600 millions de centimes. Et pendant ce temps-là, les rues et les routes d’Alger sont restées pendant 4 à 5 mois sans traçages.

Algérie Part poursuit les investigations sur la gestion opaque de l’EGCTU et publiera prochainement toute une enquête approfondie sur ce dossier. Signalons enfin que jusqu’à aujourd’hui, Yacef Mohamed occupe toujours les fonctions de patron de l’EGCTU. Ce dernier est le parent direct de l’épouse d’Abderrachid Tabi qui est la présidente de la section criminelle du tribunal d’Hussein Dey. Quant à Abderrachid Tabi, il avait occupé les postes de Secrétaire général (SG) du Tribunal militaire de Blida (dans le cadre du service national), de procureur de la République près plusieurs tribunaux (Sidi Aissa, Sour El Ghozlane, Boussaâda et Bouhadjar), de Procureur général adjoint près la Cour de Sétif, de Directeur du personnel de rééducation au ministère de la Justice, de chef de cabinet du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, de Procureur général près les Cours d’Oum El Bouaghi et de Bouira et Avocat général et Procureur général adjoint près la Cour suprême. Tabi a occupé également des postes supérieurs en dehors du secteur de la justice, notamment ceux de chef de cabinet du gouvernement d’Ahmed Benbitour, de chef de cabinet du ministre des Moudjahidine, de chef de cabinet du président de l’Assemblée populaire nationale (APN), de Secrétaire général de l’APN et de Directeur général des relations internationales au sein de la même instance législative.

 

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