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mercredi, avril 24, 2024

Oran : plusieurs manifestants du Hirak violentés et tabassés par les policiers et parmi eux le journaliste Said Boudour

La ville d’Oran a vécu un horrible vendredi du Hirak hier 23 avril. Plusieurs arrestations musclées ont été perpétrées par des services de sécurité qui ont déployé un impressionnant dispositif pour empêcher la tenue d’une marche populaire en faveur des revendications démocratiques du Hirak. Pis encore, plusieurs manifestants arrêtés et embarqués vers des commissariats de police ont été violentés et tabassés dans les camions cellulaires de la DGSN, a pu confirmer Algérie Part auprès de plusieurs sources locales. Parmi ces personnes violemment interpellées, nous retrouvons le journaliste Said Boudour qui a été placé en garde-à-vue dans la nuit du vendredi au samedi au niveau du commissariat central d’Oran. 

Les témoignages sont glaçants. Kaddour Chouicha, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), a fait partie lui-aussi de ces militants et activistes du Hirak qui ont été la cible de la répression systématique des services de sécurité à Oran. Dans son témoignage, il décrit minutieusement l’atmosphère très tendue qui a prévalu à Oran lorsque les hirakistes ont tenté d’organiser leur marche protestataire pacifique pour réitérer leur appel au changement démocratique et à l’édification d’un Etat de Droit.

« Aujourd’hui, nous avons vécu l’horreur à Oran. La marche a été empêchée avec un renfort très important des forces anti émeutes, et un nombre considérable d’agents en civil. Les Hirakistes, faute de ne pas pouvoir marcher, ont improvisé un sit-in avec l’intention de rompre le jeûne sur place, même s’il n’y avait pas grand chose à manger », a raconté ainsi Kaddour Chouicha dans un témoignage parvenu à notre Rédaction. D’après le vice-président de la LADDH, les policiers ont redoublé de férocité pour disposer brutalement les manifestants du Hirak et empêcher ainsi le sit-in prévu jusqu’à la rupture du jeûne.

« L’assaut a alors été donné avec hargne et pour disperser le sit-in, une bastonnade en règle s’est alors abattue sur de simples citoyens pacifiques », a rapporté encore Kaddour Chouicha qui décrit des passages à tabac de plusieurs manifestants du Hirak dont certains ont été grièvement blessés.

La même source confirme également l’arrestation musclée du journaliste Said Boudour, l’une des rares voix du Hirak à Oran et lui-même défenseur acharné des Droits de l’Homme. Interpellé violemment, il a été également frappé dans le camion cellulaire de la Police. Il a été ensuite transféré vers le commissariat central d’Oran où il a continué de faire l’objet de plusieurs intimidations.

« D’après les HIRAKISTES arrêtés et remis plus tard en liberté, les agents de  police ont menacé ceux qui veulent porter plainte pour violence subie, de ne pas se voir libérer. Effectivement ceux qui ont accepté de ne pas porter plainte ont été tous libérés. En revanche, Said Boudour et cinq (5) autres personnes  ayant maintenu la décision de porter plainte, n’ont pas été libérés et risquent la présentation devant un tribunal », a indiqué encore le vice-président de la LADDH.

Plusieurs sources oculaires ont confirmé à Algérie Part la véracité des informations rapportées par Kaddour Chouicha. Said Boudour et les autres militants du Hirak violentés ont été placés en garde-à-vue et devront être présentés devant un Procureur de la République du tribunal Fellaoucen ex-cité Djamel à Oran. Ces militants du Hirak risquent de faire les frais d’un nouveau acharnement judiciaire et sécuritaire. Ils pourront bel et bien se retrouver en prison. L’hiver des libertés publiques et civiles en Algérie continue d’assombrir le ciel de l’Algérie…

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2 تعليقات

  1. S’ils pensent qu’ils vont finir par arrêter la protesta, ce n’est pas des centaines de manifestants qu’ils doivent arrêter dans la pure tradition de l’arbitraire dont ils sont experts, mais tout un peuple à jeter dans des pénitenciers avec gardes-chiourme et équipements d’appoint.
    Or, le pays est déjà une prison à ciel ouvert où une mafia militaro financière mène le bal impunément depuis des décennies.
    Les caisses ont été vidées, le peu qui reste on se le grignote entre fripouilles copines et tout va très bien madame la marquise au pays des merveilles.
    Pour le reste ils envoient leurs centurions des temps de malheur pour bastonner le peuple et le mettre au pas, tout en déversant des mièvreries avec leurs canaux de propagande à deux sous pour espérer encore endormir les gens.
    Tu parles d’une catastrophe ! Et on ose critiquer d’autres pays !

  2. En attendant le régime est entrain d’organiser la famine qui va s’abattre sur l’Algérie… et le jour où les proches et les familles des policiers vont subir la famine ils vont se retourner avec bagages et armes contre le régime isolé et désigné comme la plus grande dictature dans le Bassin Méditerranéen !
    Le régime ne dispose d’aucune chance pour sortir vainqueur face au Hirak et au Peuple Algérien !