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mercredi, juin 7, 2023

La nouvelle lune de miel entre Total et l’Algérie

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Après plusieurs années de tensions et de malentendus qui ont failli donner lieu à un procès international en enclenchant des poursuites à Genève auprès de la Cour internationale d’arbitrage, qui dépend de la Chambre de commerce international, Total, le géant groupe pétrolier français, bras armé de la diplomatie française, se réconcilie avec l’Algérie. Mieux encore, Total vit en ce moment une véritable lune avec l’Algérie en raison de ses méga-projets qui viennent d’être débloqués et lancés en grandes pompes. 

Le coup d’envoi de ces nouvelles perspectives heureuses de TOTAL en Algérie a été officiellement donné à Alger lors de l’annonce officielle de la création d’une entreprise conjointe alliant le géant public algérien des hydrocarbures Sonatrach et le groupe français pétrolier Total. Cette coentreprise va construire le premier complexe pétrochimique d’Algérie pour y produire du polypropylène. L’Algérie est le 3e producteur de brut d’Afrique et le 9e producteur de gaz mondial.

Les PDG des deux entreprises, Abdelmoumen Ould Kaddour et Patrick Pouyanné, ont signé dimanche à Alger le pacte d’actionnaires de la société commune, Sonatrach Total Entreprise Polymère (Step), détenue à 51% par Sonatrach et 49% par Total. La Step va construire et gérer un « complexe de déshydrogénation du propane et de production du polypropylène » à Arzew, près d’Oran, dans le nord-ouest de l’Algérie, où se trouve déjà une raffinerie et un complexe de liquéfaction de gaz.

L’investissement sera de l’ordre de 1,4 milliard de dollars, selon Sonatrach, pour une capacité de production de 550.000 tonnes de polypropylène par an, que Step se chargera également de commercialiser. Sonatrach fournira annuellement, à partir des installations de GPL à Arzew les 640.000 tonnes de propane nécessaires au projet. La déshydrogénation du propane permet de produire du propylène, matière première du polypropylène, plastique utilisé par de nombreuses industries (textile, pharmacie, automobile, films plastiques et emballage…).

 

Actuellement, l’Algérie « importe 100% de (ses) besoins » en polypropylène, a souligné M. Ould Kaddour, « ce sont des factures assez lourdes, de centaines de millions de dollars chaque année », alors que le pays cherche à préserver ses réserves en devises, sérieusement entamées ces dernières années par la baisse des prix du brut. Les études d’ingénierie seront lancées en novembre, selon Total et Sonatrach. M. Ould Kaddour a estimé que le complexe devrait commencer à fonctionner d’ici « 40 à 50 mois ».

Total et Sonatrach ont également signé dimanche un contrat d’exploitation conjointe (Sonatrach 51%, Total 49%) sur 25 ans d’un champ gazier, dont les réserves sont estimées à 100 millions de barils équivalent pétrole (bep), pour un investissement d’environ 400 millions de dollars. Le champ est situé dans la zone Tin Fouyé Tabankort Sud (TFT-Sud), situé à 20 km de l’important site gazier de Tin Fouyé Tabankort (TFT), qui s’étend sur quelque 1.500 km² à 1.200 km au sud d’Alger et dans lequel le consortium Sonatrach-Total-Repsol, qui l’exploite depuis 1999, a déjà investi plus de 1,2 milliard de dollars.

Ces nouveaux projets témoignent d’une percée significative de Total dans le marché algérien. Finie donc l’hostilité des autorités algériennes à l’égard de ce grand groupe français. Total est en train d’écrire une nouvelle page en Algérie et l’avenir s’annonce  prometteur.

La Rédaction avec AFP 

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