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jeudi, mars 28, 2024

Malgré un déficit de plus de 100 millions de dollars, Air Algérie relance son nouveau siège qui va lui coûter 86 millions de dollars : une folie !

Dans un communiqué rendu public hier mardi, la compagnie Air Algérie a affirmé fièrement quel « es travaux du nouveau siège de la compagnie sis au centre des affaires de Bab-Ezzouar ont redémarré » après avoir été interrompus en 2009. 

Air Algérie se targue ainsi que le chantier sera entamé cette nouvelle année 2020 avec « une grande opération ayant permis le coulage de quelques 950 m3 de béton armé versés dans les fondations sur une surface de plus de 2200 m2 ». Selon nos investigations, le nouveau siège d’Air Algérie va lui coûter pas moins de 86 millions de dollars. Air Algérie a déjà versé presque 40 % de cette somme à la Société d’Investissement Hôtelière (SIH), dirigée pendant de longues années et jusqu’à avril 2019 par Hamid Melzi, l’ex-patron de la Résidence d’Etat de Club-des-Pins. Un protocole a été signé au mois de février 2019 entre la SIH et Air Algérie pour la relance des travaux de construction du nouveau siège de la compagnie aérienne nationale.

Ceux-ci étaient bloqués depuis 2013. Le projet avait été confié en 2011 à la société canadienne SMI, pour un montant estimé à 83 millions d’euros, pour un délai de réalisation de 23 mois. Cependant, les travaux de construction ont connu beaucoup d’entraves, surtout après le remplacement du PDG d’Air Algérie Wahid Bouabdellah par Salah Boultif. Le projet avait été complètement abandonné en 2013. Air Algérie a perdu énormément d’argent à cause de ce projet insensé.

Le Groupe canadien SM international (SMi) qui devait réaliser à l’époque ce nouveau siège d’Air Algérie a recouru à l’arbitrage international pour le règlement du litige qui l’opposait à Air Algérie. La compagnie nationale a perdu son procès en arbitrage contre le groupe canadien SM International. La compagnie aérienne nationale a été condamnée, le 31 août 2017, à verser la somme de 1,5 milliard de dinars, à savoir près de 15 millions de dollars, à la société canadienne dans un délai d’un mois. L’addition aurait pu être beaucoup plus salée. Mais en dépit de toutes ces pertes et d’un déficit annuel de plus de 100 millions de dollars, Air Algérie relance ce chantier et veut s’offrir une lubie qu’elle ne peut jamais financer.

En effet, Air Algérie est une compagnie déficitaire qui ne dégage aucun bénéfice. Depuis 2017, son déficit budgétaire dépasse les 100 millions de dollars par an, à savoir l’équivalent de 11 milliards de Da. Comment dans une telle situation financière complexe et indélicate, Air Algérie peut s’offrir un nouveau siège hyper-moderne ? C’est de la pure folie sur le plan du management.

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