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mardi, octobre 3, 2023

Lorsque Nouria Benghabrit dirigeait des études sur la problématique du couple et de la sexualité en Algérie

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« L’intérêt scientifique pour la question de la formation du couple dans les sociétés arabo-musulmanes et entre autres en Algérie reste insuffisant ». L’auteur de cette phrase s’appelle Nouria Benghabrit. Avant d’être nommée ministre de l’Education Nationale en mai 2014, Nouria Benghabrit dirigeait des équipes composées de plusieurs chercheurs de la Division « Acteurs et Institutions » du Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle (CRAS) situé à Oran. 

Et l’un des axes de travail les plus prisés par celle qui fut en 1976 chef du département de Sociologie à l’université d’Oran concernait la question de la formation du couple et la problématique du mariage ainsi que la sexualité en Algérie.

En 2014, Nouria Bengharbit a dirigé les enquêtes qui ont publiées dans le Cahier du CRASC numéro 29.  « Avec l’ordre conjugal régi par le droit musulman, formalisé dans le code la famille, coexiste l’ordre de la séduction construit sur des relations extra matrimoniales ayant lieu avant, pendant ou après le mariage. Dans le code régissant la famille, l’analyse fait ressortir un double postulat : dans le premier l’époux et chef de famille a un devoir d’entretien vis-à-vis de sa femme et de ses enfants. Dans le second, l’épouse n’a aucun devoir de participation aux charges du ménage, elle est mineure », écrivait celle qui va devenir plus tard l’une des ministres les plus emblématiques du gouvernement dans la présentation de ce travail de recherche scientifique.

« L’illégitimité de la sexualité hors mariage stipulée par le code de  la famille est remise en cause quotidiennement : Le double mouvement vers l’individualisation des femmes et vers la conjugalité n’est-il pas au centre des conflits des vécus et des représentations des féminités et des masculinités ? Pourquoi les femmes constituent un enjeu de société majeur ? Il s’agira de repenser autrement des objets qui nous sont familiers », soulignait à l’époque Nouria Benghabrit qui relevait que « les mutations en cours, relatives aux pratiques familiales, restent très peu observées et analysées » dans notre pays.  « Le mariage comme outil de contrôle de la sexualité garde-t-il encore cette fonction ? », s’est interrogée encore Benghabrit dans les recherches qu’elle dirigeait avec ses équipes du CRASC. Il demeure très difficile, pour ne pas dire impossible, de trouver un autre haut responsable algérien qui avait osé défricher un terrain aussi miné par les interdits et les tabous de notre société.

 

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