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mercredi, avril 24, 2024

L’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale dénonce l’incroyable emprisonnement du chercheur algérien Raouf Farrah

Les accusations portées contre l’analyste principal Raouf Farrah et son père, Sebti Farrah, par les autorités algériennes sont sans fondement, a fait savoir dans un communiqué l’Initiative mondiale contre le crime organisé transnational (GI-TOC). Cette très prestigieuse ONG a dénoncé vigoureusement l’emprisonnement arbitraire du chercheur et universitaire algérien Raouf Farrah qui a été inculpé dans des conditions troublantes le 20 février dernier par le tribunal criminel de Constantine dans le dossier de l’Affaire Amira Bouira. Raouf et son père de 67 ans ont été traduits en justice lors d’une audience nocturne à Constantine, en Algérie, du 19 au 20 février, aux côtés de sept autres accusés. Les interpellations interviennent dans le cadre de l’affaire Amira Bouraoui, militante et journaliste recherchée par les autorités algériennes, qui a fui vers la France au début du mois. Lors de l’audience, ils ont tous deux été placés en garde à vue.

Raouf est accusé de « diffusion d’informations et de documents classés secrets » et du délit de « recel de fonds en vue de commettre des actes susceptibles de troubler l’ordre public ». Son père est accusé d’avoir «reçu des fonds en vue de commettre des actes susceptibles de troubler l’ordre public».

Le GI-TOC trouve ces accusations complètement sans fondement. Raouf est un chercheur de renommée internationale dont les travaux sont diffusés de manière transparente dans le domaine public au profit des chercheurs, des médias, de la société civile et des gouvernements, notamment les autorités algériennes elles-mêmes, s’ils souhaitent tirer parti de la perspicacité de son analyse.

« Il n’y a rien de classifié ou de nuisible à l’État algérien dans les travaux de recherche publiés par Raouf, ni ne peut être considéré comme une violation de l’ordre public. Au contraire, son objectif et le nôtre est de fournir des évaluations granulaires et méticuleusement recherchées et des recommandations politiques qui contribuent à la lutte contre le crime organisé et à l’atténuation de ses méfaits sur les individus, les communautés et les États », a déclaré le directeur de GI-TOC, Mark Shaw.

« Nous soutenons ces objectifs d’autant plus que nous nous engageons à soutenir Raouf et Sebti dans la bataille pour laver leurs noms. Nous le ferons et soutiendrons leur famille aussi longtemps qu’il le faudra », a déclaré Shaw.

L’ Initiative mondiale a son siège à Genève avec des sièges sociaux au Cap et à Vienne où elle détient le statut d’organisation quasi-internationale. Les membres de son réseau comprennent d’éminents praticiens de l’application de la loi, de la gouvernance et du développement qui se consacrent à la recherche de stratégies et de réponses nouvelles et innovantes au crime organisé.
L’Initiative mondiale est née d’une série de discussions confidentielles de haut niveau entre principalement (mais pas exclusivement) des responsables de l’application des lois de pays développés et en développement à New York en 2011-2012. Lors de ces réunions, les membres fondateurs de Global Initiative, dont beaucoup sont en première ligne de la lutte contre le crime organisé, le trafic et le commerce illicites, ont conclu que le problème et ses impacts ne sont pas bien analysés ; elles ne sont pas systématiquement intégrées dans les plans ou stratégies nationaux ; les outils multilatéraux existants ne sont pas structurés pour faciliter une réponse ; et les formes de coopération existantes ont tendance à être bilatérales, lentes et limitées à un nombre limité d’États partageant les mêmes idées.

Le résultat a été la création de l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée, qui fournit une plate-forme pour promouvoir un débat plus approfondi et des approches innovantes, qui servent de fondement à une stratégie mondiale inclusive contre la criminalité organisée.

Quant au chercheur algérien Raouf Farrah, il a effectivement travaille au centre de recherche Global Initiative against Transorganized Crime. À titre d’analyste senior de l’équipe Afrique du Nord-Sahel, ses analyses portent principalement sur les marchés illicites. Il conseillait les gouvernements et participait à des conférences internationales pour sensibiliser les acteurs politiques sur des questions liées au crime organisé.

Raouf détient un baccalauréat en mathématiques de l’Université de Montréal, avec une concentration en actuariat. Comme la géopolitique et les relations internationales le passionnent, il a entamé un deuxième baccalauréat à l’Université de Montréal en philosophie et science politique. Après avoir participé à la Simulation des Nations Unies, à Montréal et à New York, Raouf a participé à un échange étudiant à Grenade, en Espagne, pendant deux sessions. Il y a parfait sa connaissance de l’espagnol. Il a également étudié le portugais et le russe, tout en parlant déjà français, anglais et arabe. Raouf a complété sa formation par une maîtrise en mondialisation et développement international à l’Université d’Ottawa. En parallèle, il a travaillé à temps partiel pour le groupe SecDev, une entreprise d’analyse de risque, qui lui a confié des mandats touchant la sécurité, le développement et le cyberespace. Cet emploi lui a permis de donner des séminaires et de participer à des conférences internationales.

Ses analyses ont été lues au Conseil de sécurité des Nations Unies. Il a eu également la chance de présenter des rapports à l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, à Vienne. Aujourd’hui, il croupit derrière les barreaux d’une prison située à Constantine et il est traité comme un vulgaire… voyou. Une déchéance incroyable que rien saurait justifier ou expliquer à l’exception de la profonde inconscience des dirigeants régime algérien.

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