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vendredi, mars 29, 2024

L’incroyable acharnement judiciaire mené contre Kaddour Chouicha et les journalistes Jamila Loukil et Saïd Boudour

Kaddour Chouicha et les journalistes Jamila Loukil et Saïd Boudour, trois noms et trois visages qui sont devenus l’incarnation par excellence des dérives de l’arbitraire en Algérie. Ce mercredi 7 septembre, l’universitaire et vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), Kaddour Choucha, ainsi que sa femme la journaliste Jamila Loukil et son confrère Saïd Boudour ont été convoqués et entends tous les trois devant le juge d’instruction du tribunal de Sidi M’Hamed à Alger. Le procureur général d’Oran les a accusés, en avril 2021, de « complot contre la sécurité de l’État », de « propagande susceptible de nuire à l’intérêt national » et d’« enrôlement dans une organisation terroriste », avant que leur affaire ne soit renvoyée en septembre dernier devant la division antiterroriste et transfrontalière du tribunal de Sidi M’Hamed.

Aucune information n’a pour le moment filtré sur le contenu de cette nouvelle audition judiciaire. Les trois personnalités réputées pour être des militants très engagés au sein de la LADDH ne s’expriment plus publiquement sur leurs déboires judiciaires et font très attention au ton employé dans leurs publications sur les réseaux. Placés sous contrôle judiciaire et sous surveillance étroite des services de sécurité, les trois activistes et militants des Droits de l’Homme font l’objet d’un traitement judiciaire et sécuritaire d’une extrême sévérité.

Preuve en est, le 21 août 2022, la Chambre d’accusation du Conseil judiciaire d’Alger a confirmé la décision de la Cinquième Chambre du Tribunal pénal spécialisé d’Alger de rejeter l’appel de Saïd Boudour pour la levée de son contrôle judiciaire. Le journaliste et défenseur des droits humains Saïd Boudour est sous contrôle judiciaire depuis le 29 avril 2021, en plus d’autres mesures qui entravent son travail et sa liberté, en raison de ses activités légitimes et pacifiques en faveur des droits humains.

Et dans la matinée du 24 août 2022, la police aux frontières de l’aéroport international d’Oran — Ahmed Ben Bella, a empêché le vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) et coordinateur national du Syndicat des enseignants solidaires, Kaddour Chouicha, de quitter le pays à bord d’un vol pour Paris.

Auaparavant, le 29 avril 2021, le procureur général d’Oran a inculpé les défenseur-ses des droits humains Kaddour Chouicha, Jamila Loukil et Saïd Boudour dans une nouvelle affaire pénale pour « enrôlement dans une organisation terroriste ou subversive active à l’étranger ou en Algérie ». L’affaire comprend également douze autres militants impliqués dans le mouvement de protestation « Hirak ». S’ils sont reconnus coupables de cette accusation, les défenseur-ses des droits humains risquent jusqu’à vingt ans d’emprisonnement et, le 18 mai, ils peuvent être placés en détention provisoire pour une durée potentiellement longue.

Les dérives arbitraires et privations des droits civiques les plus élémentaires dont sont victimes Kaddour Chouicha, Jamila Loukil et Saïd Boudour inquiétant de nombreuses ONG internationales de défense des Droits de l’Homme. L’acharnement des autorités algériennes contre ces trois personnalités de la société civile a été qualifié de « dangereuse escalade » par l’organisation Front Line Defenders, qui avait reçu en 2018 le prix des droits de l’homme de l’ONU. « Les autorités assimilent l’activisme pacifique et légitime des défenseurs des droits de l’homme avec de présumés actes de terrorisme », s’inquiète-t-elle.

Pour rappel, Jamila Loukil est journaliste et défenseuse des droits humains. Elle est également membre de la Ligue algérienne des droits de l’Homme, et elle couvre en particulier les manifestations pacifiques du Hirak à Oran. Saïd Boudour est défenseur des droits humains et membre de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme. En plus d’organiser des manifestations pacifiques, il œuvre pour la défense des droits des migrants et des prisonniers politiques. De son côté, Kaddour Ch Kaddour Chouichaouicha est défenseur des droits humains et professeur d’université. Il est vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), et il est président de la Ligue à Oran, qui se concentre sur la promotion des droits politiques et civils en Algérie.

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