14.9 C
Alger
jeudi, novembre 30, 2023

Liberté de croyance : l’Algérie sévèrement critiquée par Human Rights Watch

Human Rights Watch, l’une des plus célèbres organisations internationales qui se consacrent à la protection et à la défense des droits humains partout dans le monde, a sévèrement critiqué l’Etat algérien en l’accusation d’avoir supprimé un important article de la Constitution algérienne qui garantissait la Liberté de Croyance. 

Dans une importante tribune signée par Eric Goldstein, Directeur adjoint de la division du Moyen-Orient et Afrique du Nord de l’ONG Human Rights Watch (HRW), les autorités algériennes sont accusées d’avoir effacé « l’article relatif à la liberté de croyance » dans le texte de la nouvelle Constitution approuvée lors du référendum du 1er Novembre 2020.

« Ce qui est moins courant, c’est qu’un gouvernement décide de ne tout simplement plus prétendre respecter un droit, en l’escamotant purement et simplement de sa constitution. C’est ce que les autorités algériennes ont apparemment fait, en supprimant du texte adopté en novembre dernier le droit à la liberté de croyance, un élément fondamental de chaque constitution de l’Algérie depuis que ce pays a obtenu son indépendance en 1962 », dénonce ainsi ce haut responsable de HRW d’après lequel la nouvelle Constitution du régime Tebboune entretient le flou autour du droit de « pratiquer une religion ».

Le même responsable de l’oNG HRW explique qu’en vertu du droit international, « les droits à la liberté de religion et de conviction sont bien plus étendus » que le simple droit d’exercer sa religion comme il est consigné dans la nouvelle Constitution Algérienne. « Le premier affirme la liberté d’embrasser l’hétérodoxie, y compris dans leur pratique de l’islam, la religion d’État algérienne. Et la liberté de croyance protège le droit de se déclarer musulman laïque, agnostique ou athée, d’observer ou de ne pas observer le jeûne du Ramadhan, sans crainte de poursuites », indique encore la tribune publiée par l’ONG HRW.

« La liberté de religion devrait protéger des personnes comme Yacine Mebarki, qui se décrit ouvertement comme un « musulman laïc » : il purge actuellement une peine d’un an de prison après qu’une cour d’appel a confirmé, le 25 novembre, l’accusation de « dénigrement » de l’islam, entre autres », rappelle encore Eric Goldstein d’après lequel « retirer un droit de la Constitution ne supprime pas l’obligation qui incombe à l’Algérie, en vertu du droit international, de le respecter. Mais cela peut rendre plus difficile la protection de ce droit ».

« Le 25 février, le chercheur Said Djabelkheir comparaîtra devant le tribunal à la suite d’une plainte déposée par des particuliers contre ses écrits critiques sur l’islam », s’indigne encore le même responsable de HRW. « Les libertés d’expression et de croyance sont deux droits fondamentaux qui se chevauchent fréquemment. Il est clair que ces deux droits sont menacés en Algérie, et que la disparition du second de la constitution de ce pays est inquiétante », conclut en dernier lieu cette tribune. Notons que les autorités algériennes n’ont toujours pas réagi à ces accusations et elles observent encore le silence face à ces sévères critiques concernant les violations des Droits de l’Homme dans le pays.

 

dernières nouvelles
Actualités

2 تعليقات

  1. A Rome tu fais comme mes Romains et en Algérie tu fais comme les Algériens.
    Algérie, peuple musulman à 99%, de tradition arabo-musulmane.
    L’Algérie n’a jamais prétendue être une nation d’immigration et d’accueil des étrangers pour adapter sa constitution à des minorités.
    Quand on voit comment sont stigmatisés les musulmans et montrés du doigt dans certains pays se réclamant chantre de la liberté de culte, je crois que l’Algérie n’a pas à rougir de ce genre d’articles ou de rapporettes.