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samedi, avril 20, 2024

L’explosion des prix et de l’inflation place de nombreux ménages algériens au bord du gouffre

L’Algérie a commencé l’année 2023 avec une explosion généralisée de l’inflation en raison d’une hausse historique des prix des produits de large consommation. Et cette hausse va se prolonger encore davantage au cours de ce mois de mars notamment dés le début du mois de Ramadhan qui devra commencer le 22 ou 23 mars prochain. Les hausses des prix entamées dés le mois de janvier dernier placent de nombreux ménages algériens au bord du gouffre car les produits de base sont devenus excessivement chers se transformant ainsi en produits de luxe accessibles uniquement aux plus aisés.

Le dernier indice des prix à la consommation (IPC) de l’Office National des Statistiques (ONS), un organisme gouvernemental chargé de la collecte des données socioéconomiques et démographiques, est très éloquent à ce sujet. Il faut savoir que l’IPC de l’ONS est composé d’un échantillon de 260 biens et services. L’IPC est calculé mensuellement pour mesurer l’évolution de la hausse des prix de ces 260 produits de large consommation. Cette évolution traduit ainsi le niveau de la cherté de la vie en Algérie. La volatilité de cet indice est un
indicateur standard pour mesurer l’inflation. La dernière publication de l’IPC de l’ONS porte sur le mois de janvier 2023. Et cette publication nous apprend qu’au mois de janvier 2023 et par rapport au même mois de l’année 2022, l’évolution des prix à la consommation est de +9,3%. Le rythme d’inflation annuel (février 2022 à janvier 2023 / février 2021 à janvier 2022) est de +9,3%. Cela signifie que le niveau de l’inflation est en Algérie est quasiment égal à celui qui ébranle les pays européens impliqués directement dans la Guerre en Ukraine. Il faut savoir effectivement que le taux d’inflation annuel de la zone euro est estimé à 8,5% en janvier 2023, contre 9,2% en décembre selon une estimation rapide publiée par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne.

La vie devient ainsi beaucoup plus chère en Algérie que dans les pays européens confrontés directement à la guerre en Ukraine. Selon l’IPC de l’ONS, ce niveau élevé de l’inflation au mois de janvier 2023 s’explique essentiellement par l’augmentation des prix des produits agricoles frais qui atteignent une variation de +3,3%. En dehors des légumes et de la pomme de terre qui enregistrent des baisses respectives de 1,7% et 6,7%, le reste des produits se définit par des hausses, dont notamment, la viande de poulet (+9,4%), les fruits (+12,5%) et les œufs (+6,1%).

En janvier 2023 et par rapport à janvier 2022, les prix des biens alimentaires se caractérisent par une augmentation de 13,7%, avec +23,6% pour les produits agricoles frais et +4,8% pour les produits alimentaires industriels. Les prix des produits alimentaires deviennent ainsi aussi élevés en Algérie que dans les pays européens situés près du front ukrainien. En effet, selon toujours Eurostat, les produits alimentaires sont, eux, particulièrement touchés avec une inflation de 18,2 % sur la période s’étalant de décembre 2021 jusqu’à décembre 2022.

Avec de tels rythmes d’inflation, les ménages algériens seront au bord du gouffre notamment dés le début du mois de Ramadhan où la consommation nationale va enregistrer des pics élevés en raison de la forte demande sur les produits alimentaires alors que leur offre risque d’être encore plus limitée que d’habitude à cause de la politique très restrictive au niveau des importations en devises du pays. Avec un salaire mensuel moyen de seulement 249,67 dollars (environ 35.220 dinars au taux officiel), les ménages algériens ne pourront pas affronter sans dégâts sur leur qualité de vie cette vague déferlante de l’inflation sur les marchés nationaux. Les foyers algériens seront obligés de se priver de nombreux produits de base pour prétendre terminer les fins de mois en toute dignité.

Ces privations concerneront notamment les fruits, les viandes et les produits laitiers. Les prix des fruits en Algérie ont augmenté entre janvier 2022 et janvier 2023 de plus de 34 %. Les viandes ont subi des augmentations de prix durant la même période allant de 17 jusqu’à plus de 42 % pour notamment les viandes de mouton. Quant aux produits laitiers, leurs prix ont dépassé en moyenne les 17 % durant la même année qui s’est écoulée. Face à de telles hausses des prix, les ménages algériens laisseront des plumes à cause de leurs revenus restés très modestes alors que le coût de la vie a totalement explosé. Et ce n’est que le début du cauchemar de la cherté de la vie car au mois de Ramadhan 2023, le pire est à venir en termes de hausses des prix avec une demande toujours en augmentation et une offre déréglée par les interdictions des importations, les cours mondiaux des matières premières agricoles et la faiblesse de la production nationale.

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