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samedi, avril 20, 2024

Les révélations fracassantes d’un commissaire de Police sur les dessous de la mort tragique de deux harragas à l’aéroport international d’Alger

On en sait un peu plus sur les défaillances majeures et inédites qui expliquent la mort horrible le 4 juin 2022 de deux jeunes harragas dans un train d’atterrissage d’un avion d’Air Algérie stationné sur le tarmac de l’aéroport international d’Alger. De nouvelles révélations fracassantes ont été faites, selon nos informations, par un commissaire principal de la Police aux Frontières (PAF) à la justice lors d’une audition effectuée au niveau du parquet du tribunal de Dar El-Beida, a pu confirmer Algérie Part au cours de ses investigations. 

Ce commissaire principal est le responsable de la salle de vidéosurveillance de l’aéroport international d’Alger. Une section sensible qui est dirigée et gérée par la PAF relevant de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN). Cette salle de vidéosurveillance commande plus de 1415 caméras de surveillance déployées au niveau de tout le périmètre de sécurité de l’aéroport d’Alger. Cette unité de la PAF dispose, selon nos informations, de près de 40 écrans dont 12 écrans mobiles permettant une surveillance avec différents angles. Le premier responsable de ce service de vidéosurveillance a reconnu, a-t-on pu confirmer au cours de nos investigations, de graves défaillances dans la surveillance des diverses zones ou structures de l’aéroport le plus important du pays.

Dans son audition pour le tribunal de Dar El-Beida, ce haut responsable de la PAF a, selon les mêmes sources, expliqué que le manque criant d’éclairage dans plusieurs zones de l’aéroport d’Alger empêchent l’utilisation optimale des caméras de surveillance. Preuve en est, dans la nuit du 2 au 3 juin 2021 ayant précédé la mort tragique des deux jeunes harragas dont les cadavres ont été retrouvés dans le train d’atterrissage d’un avion d’Air Algérie, les agents de la salle de vidéosurveillance de la PAF ont aperçu deux silhouettes circulant entre deux avions stationnés sur le tarmac. Mais faute de bon éclairage, ces deux silhouettes n’ont pas pu être identifiées, pire encore, elles ont été assimilées à celles de deux policiers en train de patrouiller la nuit comme l’exige le protocole ordinaire de sécurisation de l’aéroport d’Alger.

Sauf que les deux policiers chargés d’assurer cette patrouille ont été, plus tard, en flagrant délit de sommeil à bord de leur véhicule de service. Ces deux policiers n’ont donc jamais pu inspecter les abords de l’avion d’Air Algérie dans lequel se sont réfugiés les deux jeunes harragas qui n’ont pas survécu à leur malencontreuse tentative de harga vers l’Espagne. Selon nos investigations, ces deux policiers fautifs ont été placés sous contrôle judiciaire par le parquet du tribunal de Dar El-Beida.

Cependant, nos sources indiquent qu’aucun autre haut responsable de la PAF ou de la DGSN n’a été, pour le moment, encore inquiété, convoqué ou mis en examen après les révélations détaillées du premier responsable de la salle de vidéosurveillance de l’aéroport international d’Alger. Ce dernier avait effectivement, a-t-on pu confirmer au cours de nos investigations, relaté de nombreuses défaillances signalées par ses soins dans de nombreuses correspondances. Des défaillances qui concernent la panne de pas moins de 33 caméras de surveillance qui n’ont jamais été changées, réparées ou remplacées. Par ailleurs, des parcelles entières de l’aéroport international d’Alger ont été laissées sans aucune clôture de protection. Les « grillages » ont été abimés, détruits ou endommagés laissant ainsi de nombreux accès sensibles de l’aéroport d’Alger sans la moindre surveillance.

Tahar Allache, le patron déchu de l’aéroport d’Alger, avait été interpellé à maintes reprises à propos de ces anomalies qui mettaient en péril la sécurité du plus sensible et important des aéroports algériens. Le contrôleur de Police Salah Makhlouf, l’ex-directeur de la Police aux frontières au niveau de la DGSN, limogé parmi 8 autres hauts responsables de la Police algérienne au lendemain de la mort scandaleuse de ces deux jeunes harragas, avaientt été également saisis par ces agents subalternes à propos de toutes ces irrégularités. Malheureusement, ces deux hauts responsables ont répondu par l’indifférence et l’immobilisme. Une attitude honteuse et irresponsable qui a mené directement vers le drame horrible du 4 juin dernier. Un drame qui a suscité une indignation générale à travers toute l’Algérie.

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