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jeudi, mars 28, 2024

Les prières du Vendredi sont de retour, mais le Hirak toujours absent excepté… en Kabylie

Les « vendredi » se suivent, mais commencent à se ressembler en Algérie.  Ce vendredi 6 novembre, les prières du vendredi ont repris dans toutes les mosquées algériennes ayant une capacité d’accueil de plus de 1000 fidèles. A Alger, une énorme bousculade a été constatée aux portes de la Grande Mosquée d’Alger. Des milliers de fidèles ont fait le déplacement pour assister à la prière inaugurale de ce grand édifice qui a coûté à l’Etat algérien la bagatelle de 2 milliards d’euros. 

En pleine explosion des nouveaux cas de COVID-19, les fidèles se sont frottés et bousculés pour se frayer un chemin à l’entrée de la Grande Mosquée d’Alger, l’édifice qui a attiré ce vendredi des foules très nombreuses sans, malheureusement, tenir compte de la menace sanitaire qui risque de compromettre la vie de plusieurs milliers d’Algériens. Naturellement, les médias du pouvoir algériens, privés comme étatiques, ont tous salué le respect du port du masque, l’utilisation du tapis personnel pour la prière et la distanciation physique. Ces médias de la propagande officielle n’ont pas montré les images de ces bousculades inconscientes qui violent toutes les mesures barrières.

Ces mêmes chapelles médiatiques n’ont pas montré les images de ces incivilités de certains fidèles qui ont transformé rapidement certains recoins de la  Grande Mosquée d’Alger en dépotoirs pour quelques ordures ménagères. Les premières dégradations de cet édifice majestueux ont commencé dés la première prière du vendredi. Un spectacle désolant qui n’a pas été immortalisé par les caméras des télévisions algériennes aveuglées par leur servitude volontaire à l’égard du pouvoir.

Force est, par ailleurs, de constater que le Hirak n’a pas fait son retour dans les rues des villes du pays en dépit de la relance des prières du vendredi comme il avait été expliqué et analysé par certains militants et activistes. A la fin de la prière, les fidèles sont rentrés chez eux le plus normalement du monde et aucune manifestation populaire de grande envergure n’a été enregistrée ou constatée. Quelques groupuscules ont tenté de battre le pavé comme à Oran, Mostaganem, Mascara, Mila, Laghouat, Sidi Bel Abbès ou Ghardaia, mais sans succès et sans aucune mobilisation enthousiaste.  Des arrestations musclées ont été signalées à Oran, Mila, Laghouat et Annaba. Quant à Alger, un dispositif sécuritaire impressionnant a ceinturé tout le centre de la capitale jusqu’à la Grande Mosquée d’Alger.

Officiellement, les services de sécurité ont mis sur pied un dispositif spécial visant à assurer la sécurité et réguler la circulation au niveau des voies et axes menant vers la Grande Mosquée d’Alger. Plusieurs brigades mobiles (motorisées et pédestres) ont été mobilisées afin de faciliter le trafic routier au niveau des voies menant vers cet édifice religieux, et veiller au respect strict des consignes du protocole sanitaire de la lutte contre le Coronavirus. Officieusement, un nombre impressionnant de policiers sur le qui-vive et dotés de tous les outils de la répression ont été mobilisés pour étouffer la moindre tentative insoupçonnée d’organiser un rassemblement pacifique.

Encore une fois, c’est la Kabylie qui sauve « l’honneur du Hirak » et lui permet de continuer d’entretenir sa flamme contestataire. Plusieurs marches ont été organisées à Béni Ourtilane, Akbou, Bouira, Timezrit, Béni Douala, et dans plusieurs autres localités notamment de la wilaya de Béjaia. Des centaines de personnes ont manifesté dans les rues pour entonner les mêmes slogans du Hirak qui sont chantés depuis le 22 février 2019. Malgré l’épidémie du COVID-19, malgré la répression, la Kabylie n’abdique pas et la lutte a continué. Une lueur d’espoir dans un pays terne.

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