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dimanche, septembre 24, 2023

Les prévisions incroyablement mensongères du régime algérien sur les réserves de change

Décidément, le régime algérien aime mentir et manipuler les chiffres. Après les bilans sur la situation sanitaire en pleine épidémie de coronavirus COVID-19, c’est en économie cette fois-ci que le régime algérien nous surprend avec des annonces totalement farfelues sur l’évolution dés réserves de change du pays. 

Ce lundi, dans un exposé sur le projet de loi de finances 2021 du ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, présenté en son nom par la ministre des Relations avec le Parlement, Besma Azouar, il est indiqué que l’Etat algérien prévoit une baisse des réserves de change à moins de 47 MDS/USD en 2021, avant une « reprise progressive lors des deux années suivantes ». Oui, une reprise des réserves de change. Avec quel argent ? Avec quelles nouvelles ressources financières en devises ? L’exposé du ministre des Finances ne dit absolument rien sur ce point.

Il se contente de promettre aux algériennes et algériens  que le niveau des réserves de change atteindra 46,84 MDS/USD soit près de 16,2 mois d’importations de marchandises et de services hors facteurs de production. Ensuite, il est prévu d’après le projet de loi de finances 2021 que le niveau des réserves de change connaîtra une hausse progressive en 2022 (47,53 MDS/USD) et en 2023 (50,02 MDS/USD) grâce à l’excédent prévu pour ces deux années. Un excédent en 2022 et en 2023 ? De quel excédent s’agit-il ? Le mystère est entier.

En réalité, l’exposé préparé par le ministre algérien des Finances n’a absolument aucun fondement rationnel ni scientifique. Il s’agit de prévisions totalement fantasmagoriques qui ne reflètent aucune réalité économique mondiale, régionale et nationale. Au mois de mai passé, le gouvernement algérien avait annoncé que les réserves de changes du pays baisseront à 44,2 milliards de dollars d’ici fin 2020. Aujourd’hui, il change d’avis et croit savoir que ses réserves de change, la seule tirelire du pays, vont atteindre les 47 milliards de dollars. C’est tout bonnement absurde. Comment dans un contexte de crise financière aiguë marquée par une paralysie économique mondiale l’Algérie va conserver ses réserves de change à hauteur de 44 milliards de dollars ? Avant même le début de la crise sanitaire du coronavirus COVID-19, les réserves de change du pays ont connu des reculs significatifs.

Preuve en est, les réserves de change de l’Algérie ont reculé à 72,6 milliards de dollars (mds usd) à la fin avril 2019, contre 79,88 mds usd à la fin de l’année 2018, soit une baisse de 7,28 mds usd en quatre mois. La Banque d’Algérie avait annoncé que les réserves de change du pays s’étaient établies à 79,88 milliards de dollars fin 2018 contre 97,33 milliards de dollars fin 2017, soit une baisse de 17,45 milliards de dollars en une année. En 2018 et 2019, l’Algérie n’était pas exposée aux chocs violents de la crise financière internationale provoquée par la pandémie de la COVID-19. Et malgré cela, nos réserves de change ont reculé de plus de 17 milliards de dollars en une année et de plus de 7 milliards de dollars en une année. Il faut savoir qu’en 2019, l’Algérie avait réalisé 34,5 milliards de dollars d’exportations de recettes des hydrocarbures. Et en 2018, ces mêmes exportations ont ramené au pays près de 39 milliards de dollars en 2018, contre 33,2 milliards de dollars en 2017.

Ainsi, en dépit de toutes ces recettes en devises, les réserves de change de l’Algérie ont drastiquement baissé car les déficits budgétaires se sont aggravés à cause de la conséquence de la chute des prix du pétrole de 2014 et les fortes consommations budgétaires de l’Etat algérien qui n’a pas pu réduire son train de vie. Cette année 2020, les recettes de nos exportations des hydrocarbures ne pourront en aucun cas dépasser les 20 milliards de dollars à cause des conséquences de la crise sanitaire du coronavirus COVID-19.

Le groupe national des Hydrocarbures Sonatrach a subi un important manque à gagner, estimé à 10 milliards (mds) de dollars jusqu’à fin septembre 2020 par rapport à la même période en 2019 à cause de la pandémie de coronavirus, avec une baisse de 41% de son chiffre d’affaires à l’exportation, indique un bilan du ministère de l’Energie. Ce montant a été dévoilé dans un bilan rendu public lundi par le ministère à l’occasion d’une réunion entre le ministre de l’Energie et les directeurs des wilayas de son secteur.

Comment dans ce contexte très hostile, l’Algérie pourra-t-elle maintenir ses réserves de changes à hauteur de 40 milliards de dollars sachant que les budgets de l’Etat ont été maintenu à un niveau très élevé ? En effet, les dépenses de fonctionnement prévues sont de 4893,4 à 5 314,5 milliards de dinars et le budget équipement à 2 798,5 milliards de dinars sous forme de dépenses d’équipement à caractère définitif et 1882,1 milliards de dinars à consacrer aux opérations de réévaluation des programmes. Ainsi, les dépenses budgétaires (dépenses de fonctionnement et d’équipement) se situent à environ 8113 milliards de dinars, tandis que les recettes fiscales globales (ordinaires et pétrolières) sont estimées à 5328 milliards de dinars, soit un déficit budgétaire record de 2700 milliards de dinars soit au cours de 128 dinars un dollar plus de 20 milliards de dollars.

Si l’Etat algérien ne puise pas ses 20 milliards de dollars dans les réserves de change, comment a-t-il fait pour couvrir un tel immense trou budgétaire ? En vérité, l’exposé de monsieur Aymen Benabderrahmane est infondé et irrationnel sans oublier qu’il est mensonger !

Quant à l’excédent qu’il promet aux algériens, c’est tout simplement la plus grosse politique de l’histoire contemporaine de l’Algérie. L’Etat algérien reconnaît lui-même que  les recettes pétrolières devront atteindre, durant la période 2021-2023, 23,21 Mds USD en 2021, 28,68 Mds USD en 2022 et 26,45 Mds USD en 2023, sur la base de 45Usd/baril. Une prévision largement optimiste. Si l’Algérie n’a pas réalisé des excédents avec des recettes des hydrocarbures fixées à près de 39 milliards de dollars, comment va-t-elle le faire avec à peine 23 ou 26 milliards de dollars ? Un simple élève en primaire peut déceler l’irrationalité du calcul du ministre des Finances Algérien.

Il suffit de rappeler que les comptes publics et extérieurs ont connu une nette dégradation : le déficit budgétaire a atteint jusqu’à 15% du PIB en 2015 (9% en 2019), alors que le déficit courant est resté compris entre 16% et 22% du PIB entre 2015 et 2019. La croissance économique était d’à peine 3,7% en 2015 et elle a chuté à 0,7% en 2019. Avec de tels indicateurs, l’Algérie n’a jamais pu empêcher la diminution de ses réserves de change. Comment dés lors peut-elle renflouer ses réserves de change alors que dés l’année 2020 va se terminer avec des déficits budgétaires totalement monstrueux. Ce lundi 19 octobre, le régime algérien a prouvé son incompétence crasseuse dans le secteur économique et sa totale incapacité à appréhender les véritables problèmes financiers du pays.

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3 تعليقات

  1. Les réserves de change ne sont pas une cagnotte dont on se sert pour financer le déficit budgétaire. Ce sont des avoirs monétaires libellés en devises, déjà encaissés par leur titulaires, Sonatrach dans ce cas, qui doivent être restitués et échangés contre des dinars, à la banque centrale, cette dernière ayant le monopole de la devise. Elles servent à financer toutes les opérations avec l’étranger, importations, paiement d’intérêts sur emprunts extérieurs, transferts, etc…
    Le déficit budgétaire se finance par des emprunts nationaux, épargne locale, ou internationaux, épargne mondiale émis par le trésor. Rien à voir avec la banque centrale. Sauf dans le cas de paiement de dividende à l’état ou de financement non conventionnel, planche à billets, quand la BA prête directement au trésor .

  2. Quand on est dirigé par des imbéciles ,des faux diplômes et copains copines et bien ils faut s’attendre a tous les risques . Depuis 1962 l’école de ce système n’a formé que des voyous , voleurs et l’arnaque et comment se maintenir au pouvoir avec l’appuie des généraux donc il ne faut pas s’étonner , ces gens ne partiront que quand les richesses de l’Algérie seront épuisés. Avec les moutons qui passent leur temps a applaudir et écouté les télévisions au service du pouvoir ,je ne pense pas que l’Algérie changerait.