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mardi, novembre 28, 2023

Les dessous de ces 4,3 milliards d’euros que dépensera l’Algérie en 2021 au profit de son système scolaire

L’Algérie va dépenser en 2021 l’équivalent de 4,3 milliards d’euros pour financer les besoins et le développement de son système scolaire, a constaté Algérie Part en décryptant la répartition des crédits ouverts au titre du budget de fonctionnement de 2021 de l’Etat algérien, décidée dans le cadre des comptes financiers approuvés par la Loi de Finances de 2021. 

En effet, les salaires des enseignants, des surveillants, du personnel contractuel, les frais d’entretien des écoles, lycées ou collèges ainsi que les frais d’acquisition du matériel scolaire ou les frais liés aux manuels scolaires sans oublier de nombreuses autres prestations liées à la vie scolaire comme le transport des écoliers vont coûter à l’Etat algérien plus de 694 milliards de Da, soit l’équivalent de 4,3 milliards d’euros. Il s’agit de l’une des plus grosses dépenses budgétaires de l’Etat algérien en 2021.

Il faut savoir que le secteur de l’Education nationale est la deuxième plus grosse dépense publique de l’Algérie après celle de la Défense Nationale. L’ensemble du budget de fonctionnement accordé au ministère de l’Education nationale est fixé à 771 milliards de Da, à savoir l’équivalent de 4,8 milliards d’euros. A cause de la dévaluation du dinar algérien, ce budget en devises est tiré vers le bas, mais il reste légèrement en hausse ou moyennement stable par rapport aux budgets consentis par l’Etat algérien lors des précédentes années.

Les budgets évoluent très doucement et en pâtissent de la dévaluation du dinar alors que la pression démographique sur l’école algérienne est de plus en plus importante. En effet, durant l’année scolaire 2018-2019, un total de 4.513.749 élèves a été inscrit au cycle primaire contre 4.373.459 élèves durant la période précédente, en hausse de 3,21% (140.290 élèves). Grâce, ou à cause, de la très importante croissance démographique de l’Algérie, chaque année une moyenne de plus de 3 % de nouveaux écoliers doivent être admis dans les écoles primaires. Cela signifie concrètement que chaque année l’Algérie doit prendre en charge 140 mille nouveaux élèves dans les écoles primaires publiques.

Lorsque nous décortiquons les budgets alloués et dépensés par ce secteur névralgique pour le développement du pays, nous découvrons de nombreuses réalités étonnantes et intrigantes.  Il faut savoir qu’en Algérie, le fonctionnement des écoles primaires va coûter plus de 260 millions d’euros en 2021. Un budget qui ne semble guère correspondre aux véritables besoins des plus de 4,6 millions d’élèves inscrits dans les écoles primaires car il équivaut à plus de 42 milliards de Da.

15 milliards de Da, soit l’équivalent de 93 millions d’euros, seront consacrés à l’allocation spéciale de scolarité au profit des élèves démunis. Avec cet argent, il est question d’offrir une rime scolaire de 5000 Da aux élèves issus des familles nécessiteuses. Or, ce budget n’a pas évolué depuis 2019 alors que l’Algérie en 2020 et 2021 a subi les affres de la crise financière provoquée par la pandémie de la COVID-19. Une crise financière qui a aggravé l’appauvrissement de la population algérienne. En 2021, le nombre des élèves nécessiteux sera donc beaucoup plus élevé qu’en 2019. Mais les dirigeants algériens maintiennent les mêmes allocations. Que peut apporter une allocation de 5000 DA, libellée en monnaie nationale dévaluée et en chute libre, à des familles nécessiteuses qui doivent financer les besoins scolaires de leurs enfants ?

Force est également de constater qu’un budget dérisoire a été débloqué pour financer la lutte sanitaire contre l’épidémie de la COVID-19 dans les écoles primaires algériennes. Il s’agit d’à peine 51 millions de Da, soit l’équivalent d’à peine 320 mille euros, pour acquérir le matériel médical et les produits pharmaceutiques de prévention contre le coronavirus COVID-19. C’est un budget totalement faible et insignifiant pour plus de 4,6 millions d’élèves et 160 mille enseignants dans le cycle primaire.

A peine 6,5 milliards de Da, soit l’équivalent de 40 millions d’euros, ont été également débloqués par l’Etat algérien en 2021 pour financer les remboursements des frais liés à la gratuité des livres scolaires au profit des élèves démunies. Il faut savoir qu’en 2019, les élèves démunis ont été estimés à près de 3 millions d’élèves. Ce budget consacré à la gratuité du livre scolaire paraît donc bel et bien ridiculement bas par rapport aux véritables besoins des écoliers algériens.

Par ailleurs, à peine 25 millions de Da ont été consentis pour financer la communication autour de la prévention sanitaire contre l’épidémie de la COVID-19. Un budget totalement insignifiant alors que l’éducation aux gestes barrières avec des campagnes de communication soutenues et des cours de sensibilisation sont plus que jamais une nécessité absolue en ces temps de pandémie.

A peine 1 milliard de Da, soit à peine 6,2 millions d’euros, a été débloqué en 2021 pour financer l’action culturelle au niveau des établissements scolaires primaires. Et cet argent servira essentiellement à financer des formations au profit des enseignants des écoles primaires. Aucun programme culturel comme le théâtre, lectures ou divertissements cognitives ne bénéficiera de financements publics en 2021 en Algérie.

Avec une telle gestion incompréhensible de l’argent public, très peu de financements parvient finalement pour l’épanouissement et la réussite scolaire ou intellectuelle des élèves algériens. La quantité est privilégiée au détriment de la qualité. Et cette gouvernance porte un énorme préjudice aux performances du système scolaire algérien.

 

 

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2 تعليقات

  1. La paupérisation guette l’Algérie, car personne n’a le courage de dénoncer cette dangereuse démographie a laquelle on n’a aucune capacité à faire face.
    Les charlatans au pouvoir se servent de la religion pour lacher la bride à la natalité, sans aucune pitié pour ces pauvres enfants qui ont la malchance de naître dans ce Pays.