La propagation du choléra en Algérie n’est plus une rumeur. Le ministère de la Santé a confirmé officiellement ce jeudi plusieurs cas de choléra dans les wilayas du centre du pays. De quoi s’agit-il réellement ?
Pour le moment, 41 cas de choléra ont été enregistrés sur 88 cas suspects. Ces cas ont été recensés dans les wilayas d’Alger, Blida, Tipaza et Bouira. Les responsables du ministère de la Santé ont fait savoir officiellement que 6 cas ont été recensés à Ain Bessam (Bouira) dont trois confirmés, 50 cas à Blida dont 22 confirmés, 18 à Tipaza dont 11 confirmés et 14 cas à Alger dont 5 confirmés.
A ce propos, le directeur de la santé de la wilaya d’Alger, Dr. Mohamed Miraoui, a révélé que 10 cas sur 14 admis à l’hôpital El Kettar ont quitté ce dernier, tandis que les quatre autres quitteront l’hôpital samedi. Le directeur de la santé de la wilaya de Blida, Ahmed Djemai, a annoncé, pour sa part, que 12 cas sur 74 ont quitté l’hôpital de Boufarik, ajoutant que l’état de santé des autres malades « s’améliore progressivement » et ils devront quitter l’hôpital dans les prochains jours.
Quelles sont les véritable causes ?
Les analyses bactériologiques effectuées par l’Institut sur des échantillons prélevés de personnes atteintes ont confirmé que l’épidémie du choléra s’est propagée en raison du non-respect des règles d’hygiène concernant la consommation de certains aliments, excluant une contamination liée à la consommation d’eau. Les analyses en cours au niveau de l’Institut Pasteur sur les aliments consommés par les familles atteintes de choléra « révéleront prochainement les causes réelles de cette épidémie« , a expliqué à ce propos le directeur général de l’Institut Pasteur, Dr. Zoubir Harrath.
Le choléra peut-il tuer en Algérie ?
La réponse est oui. Et, d’ailleurs, nous déplorons d’ores et déjà une victime à Boufarik dans la wilaya de Blida. Cette personne est décédée mercredi soir à l’hôpital de Boufarik (Blida) suite à une intoxication aiguë d’origine qui reste, pour le moment indéterminée, avait précisé auparavant le directeur par intérim de la santé de la wilaya de Blida. Mais selon plusieurs sources médicales, cette victime a été bel et bien touchée par le choléra.
Il faut savoir que la majorité des cas de ces intoxications a été enregistrée à Blida. Les services du ministère de la Santé excluent une contamination liée à la consommation d’eau en attendant les résultats des analyses qui seront effectuées au niveau de l’Institut Pasteur. Quelques jours plus tard, cette épidémie d’intoxications alimentaires s’est transformée en véritables cas de choléra avérés.
Que faut-il faire maintenant ?
Le directeur de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Dr. Djamel Fourar, se montre pour le moment rassurant. La situation « n’est pas inquiétante et ne nécessite pas l’instauration d’un état d’urgence », a estimé ce haut responsable appelant les citoyens au respect des règles d’hygiène, à savoir « bien se laver les mains, rincer les fruits et les légumes avant leur consommation et s’abstenir de rendre visite aux malades atteints de choléra dans les hôpitaux ».
De son côté, Kamel Ait Oubli de l’Institut national de Santé publique (INSP), a mis l’accent sur l’importance du respect des mesures préventives préconisées par le ministère de la Santé tout au long de l’année, notamment avant la saison estivale, à savoir « bien se laver les mains avec de l’eau et du savon, garder les aliments cuits loin des aliments crus et les conserver à une température adéquate, tout en contrôlant leur date de péremption, veiller à organiser et à garder les puits fermés et ne pas jeter les ordures à proximité de ces derniers, boire une eau contrôlée ou veiller à la faire bouillir en ajoutant quelques gouttes de javel en cas de stockage ».